Six hôpitaux bruxellois sur dix ont leurs finances dans le rouge
Six hôpitaux généraux bruxellois sur dix ont clôturé l’année 2022 dans le rouge, contre trois sur dix en 2021, selon une analyse publiée mercredi par Gibbis, la fédération des institutions de soins bruxelloises.
Selon cette étude menée auprès des dix des treize hôpitaux généraux installés en Région bruxelloise, le secteur est en perte de 14 millions d’euros en 2022, alors que celui-ci générait encore un bénéfice de 7,6 millions d’euros l’année précédente, explique Gibbis. Face à cette situation financière difficile, la fédération propose diverses mesures à court terme pour remettre ces établissements de soins dans le vert. Elle souhaite d’abord qu’une partie de l’indexation des honoraires (4%) soit octroyée anticipativement dès le 1er octobre, au lieu d’attendre le 1er janvier 2024. Elle demande également une aide du fédéral pour faire face aux coûts de l’énergie.
“L’évaluation des surcouts réels de 2023 s’élève à 367 millions d’euros, soit un montant largement supérieur aux 80 millions octroyés à titre de compensation“, précise Gibbis, qui appelle à une réduction structurelle de la TVA à 6% pour le gaz et l’électricité.
La fédération propose un financement structurel des aides administratives et logistiques pour faire face à la pénurie de personnel soignant. Elle demande ensuite des budgets supplémentaires pour aider les hôpitaux à se mettre aux normes européennes en matière de cybersécurité. Enfin, Gibbis souhaite qu’une solution soit trouvée pour couvrir les pensions du personnel statutaire, soit un coût annoncé à court terme de 203 millions d’euros. “Il est grand temps de prendre soin de la santé financière des hôpitaux et de nos soignants si nous voulons préserver la qualité de la prise en charge des patients tout en laissant aux hôpitaux un peu de souffle pour innover et développer les soins de demain“, a réagi Dieter Goemaere, directeur des hôpitaux chez Gibbis.
■ Une interview de Dieter Goemaere au micro de Fabrice Grosfilley