“Les Bruxellois ne doivent pas payer le prix cher de la surreprésentation garantie”

Simplifier les structures en réduisant le nombre d’élus régionaux; assurer un juste retour financier de la richesse procurée par Bruxelles au pays par une meilleure prise en compte du lieu de travail dans la répartition des recettes d’impôts aux Régions; et sécuriser la capitale notamment à travers un refinancement de la Justice: DéFI a avancé mardi ses demandes pour permettre à Bruxelles de reprendre son avenir en main. Emmanuel De Bock, chef de groupe DéFI au Parlement bruxellois, était l’invité de Bonjour Bruxelles.

En vue des échéances électorales, la formation amarante propose de simplifier le modèle institutionnel bruxellois, avec à la clé une réduction des dépenses de l’ordre de 25 millions d’euros par an: suppression des groupes linguistiques, réduction du nombre de députés bruxellois de 89 à 60, et représentation garantie accordée à la minorité linguistique par la seule entremise d’une obligation d’avoir au moins un des cinq – et non plus 8 – membres du gouvernement de l’autre sexe linguistique.  Les hypothèses budgétaires actuelles prévoient une dette de la Région bruxelloise évaluée à 15 milliards d’euros en 2024.

DéFi juge “inacceptables” ces chiffres,en partie explicables par les crises des dernières années.  Il préconise, non l'”aumône”, mais une répartition des revenus des impôts sur les personnes physiques et sur les entreprises tenant compte du lieu de travail au prorata de la création de richesse, mais aussi des investissements nécessaires pour maintenir cette activité économique.  Une clé passant de 25 à 50% de l’IPP serait ainsi appliquée aux trois Régions, et non uniquement à Bruxelles. Assortie de la suppression des dotations navetteurs et solidarité, l’opération produirait un refinancement de Bruxelles à hauteur de 500 millions d’euros.  En parallèle, DéFI demande une augmentation de l’enveloppe de Beliris, de 125 millions à 200 millions d’euros, à destiner en majorité aux politiques de mobilité.

Dans le même temps, Bruxelles pourrait réaliser quelque 500 millions d’euros d’économies à travers la réduction de moitié des dépenses facultatives, mais aussi une diminution des dépenses de personnel dans les organismes pararégionaux et dans les cabinets ministériels bruxellois (plafonnement à 20 collaborateurs par cabinet au lieu de 50).   Lors d’une conférence de presse, DéFI a plus largement relancé son exigence d’octroi à Bruxelles du statut de Région dotée de l’autonomie constitutive. Le président François De Smet, le président de la régionale bruxelloise du parti, Fabian Maingain, et le chef de groupe au parlement bruxellois, Emmanuel De Bock, ont également plaidé pour une modernisation des lois linguistiques et une application à toutes les administrations de la règle du bilinguisme des services. Ils demandent de fusionner la Commission communautaire commune avec la Région bruxelloise et de remettre les compétences des Commissions communautaires française et flamande aux Communautés à l’exception de la Formation professionnelle à rattacher aux matières régionales.

Fabian Maingain et la bourgmestre de Schaerbeek, Cécile Jodogne ont enfin appelé le Fédéral à ses responsabilités en matière de sécurité dans la capitale, un thème devenu le dossier de l’été.  Ils ont reproché à l’entité fédérale d’avoir” transformé Bruxelles en champ de bataille”, faute d’investissements conséquents dans ses compétences de Justice et de répartition adéquate des moyens aux zones de police. Les deux mandataires locaux ont plaidé pour l’établissement d’un plan Marshall pour permettre à la police fédérale de remplir ses missions et permettre ainsi aux zones de police locales de se concentrer sur les leurs. “Les narco-trafiquants s’attaquent aux états faibles et la Belgique est pour le moment une proie facile pour des gens qui ont des moyens et des ressources financières énormes. Je ne suis pas sûr que l’on ait saisi à quel point ils profitent de nos faiblesses institutionnelles. A l’opposé du confédéralisme, un mot porte-valise du séparatisme emprunté par la N-VA, nous voulons réparer l’Etat fédéral”, a conclu François De Smet.