Maël paye 525€ pour un kot insalubre: “J’ai eu des cafards dans les éviers, la salle de bain et dans ma chambre”

Il est difficile de trouver un logement quand on est étudiant et en particulier à Bruxelles. Face à la pénurie de kots publics, le secteur privé spécule et les chambres à prix abordables et salubres se font rares. La Fédération des Étudiant.es Francophones s’en inquiète.

Le kot de Maël, situé dans le centre de Bruxelles, est dans un piteux état. “J’ai eu des cafards qui se sont baladés dans les éviers, dans la salle de bain, dans ma chambre“, nous raconte-t-il.

Pour ce logement, Maël paye 525€ par mois. “Pour cette petite pièce et les communs, 525€, je trouve que c’est très cher pour ce que c’est et pour la qualité de vie que j’ai eu durant l’année“, estime l’étudiant.

La FEF inquiète

Ce kot illustre bien, pour la Fédération des Étudiant.e.s Francophones (FEF), une situation de crise dans la capitale : “À Bruxelles, ça devient très compliqué de trouver kot. Ils sont devenus impayables. C’est devenu un luxe de pouvoir se loger pendant ses études. On se retrouve avec des prix en moyenne de 600€. À Bruxelles, c’est injustifié“, réagit la présidente Emila Hoxhaj.

Le logement étudiant est devenu un vrai business et c’est ce qui explique cette crise : “Les prix ont augmenté parce qu’il y a une très faible offre de logements publics. Par exemple, dans les universités à l’ULB, on a 800 kots pour 6000 demandes. Tous ces étudiants se retrouvent dans le privé. Plus il y a de demandes, plus les prix augmentent, sans que ce soit justifié. Ce sont les étudiants qui galèrent à payer ces kots“, ajoute-t-elle.

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Jusqu’il y a peu, Maël n’avait pas de nouveau logement pour la rentrée. Il a fini par en trouver un pour 600€ : “J’ai pris un kot qui est un peu plus cher. C’est dingue, parce que les autres kots que j’ai trouvés étaient vraiment hors de prix. Je pense que je vais bien me serrer la ceinture l’année prochaine pour vivre correctement“, regrette Maël.

Beaucoup d’étudiants sont dans une situation similaire à celle de Maël. 66% de ceux qui prennent un job à côté de leurs études travaillent pour payer leur loyer.

■ Reportage de Charlotte Verbruggen, Karim Fahim et Hugo Moriamé