Jouer dans un film pornographique ? Actiris pose la question aux artistes en recherche d’emploi

Le PTB dénonce le fait que la question figure dans le questionnaire d’Actiris adressé aux artistes des arts de la scène. L’office bruxellois de l’emploi répond qu’il s’agit d’une question parmi beaucoup d’autres dans un questionnaire standardisé.

Alerté par le témoignage d’une chercheuse d’emploi, le PTB interroge : “Jusqu’où Actiris est prêt à aller pour activer les chercheurs d’emploi ? Il s’agit d’un service public qui doit accompagner les demandeurs d’emploi vers des emplois décents. Ceux-ci n’ont pas à être confrontés à de telles questions, sans parler de l’embarras que cela doit susciter auprès des conseillers Actiris.”, s’indigne Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au parlement bruxellois, dans un communiqué.

Etes-vous prêts à jouer et interpréter un rôle dans un film érotique ou pornographique?” La question figure bel et bien dans le questionnaire adressé aux comédien.nes, au côté d’une multitude d’autres questions destinées à définir les compétences des chercheur.euses d’emploi inscrits chez Actiris, nous confirme Romain Adam, porte-parole d’Actiris. “Ces questionnaires sont standardisés. Ce sont les mêmes qui sont utilisés dans tous les services pour l’emploi en Belgique et en France.” Le questionnaire visé est issu d’un référentiel de compétence élaboré par Pôle Emploi en France. Utilisé dans tous les services belges pour l’emploi, il est  géré par le VDAB.

Le cinéma pornographique n’est pas illégal, il s’agit ici de définir les compétences spécifiques de la personne.”, continue Romain Adam. Il y a de très nombreuses questions, qui concernent tous les genres de films, précise-t-il encore.

Choquant ? Le PTB s’inquiète de possibles sanctions en cas de refus de la part du ou de la chercheur.euse d’emploi. “Nous ne proposons pas d’emploi dans ce secteur et il est absolument faux de dire que celles et ceux qui refuseraient ce type de job seraient sanctionnés.“, insiste Romain Adam.

De son côté, le PTB demandera “bien évidemment que cette question soit immédiatement retirée du questionnaire d’Actiris. Nous interpellerons également Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi, pour faire toute la lumière sur ces pratiques dégradantes.”

S.R. – Photo : Belga