La population âgée de la Région se précarise et se diversifie toujours plus
L’offre d’hébergement et de prise en charge socio-sanitaire devra s’adapter.
Les personnes âgées sont plus à risque de précarité et culturellement plus diversifiées, ressort-il du dossier “Les personnes âgées en Région bruxelloise: aperçu de leur situation socio-sanitaire“, publié par l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Ecolo) affirme que cette évolution démographique et socio-culturelle impliquera potentiellement de repenser l’offre socio-sanitaire à Bruxelles pour faire en sorte que chacun puisse bien vieillir.
Favoriser l’autonomie
Cela implique, selon lui, d’offrir à chacun la liberté de choix de son accompagnement, pour favoriser l’autonomie des aînés, dans la dignité, autant de principes déclinés dans la réforme globale de l’accompagnement des aînés et qui répondront à l’évolution démographique et socio-culturelle, et présentés dans cette étude.
Selon ce document, 159.593 personnes âgées de 65 ans et plus habitaient en Région bruxelloise au 1er janvier 2020, représentant 13,1% de la population totale bruxelloise. Leur nombre n’a fait qu’augmenter au cours des dernières années et, selon les projections démographiques, cette augmentation se poursuivra. Le nombre des 85 ans et plus augmentera fortement à partir de 2030.
Risque de pauvreté plus élevé en Région bruxelloise
Les personnes âgées bruxelloises sont davantage précarisées par rapport à celles de l’ensemble de la Belgique. Un Bruxellois de 65 ans et plus sur quatre (24,5%) est à risque de pauvreté monétaire (c’est-à-dire le fait d’avoir un revenu inférieur au seuil de pauvreté), alors que ce pourcentage est de seulement 15,7% pour l’ensemble de la Belgique.
Par ailleurs, un Bruxellois de 65 ans et plus sur dix (10,3%) déclare reporter des soins de santé pour des raisons financières, soit deux fois plus que ce que déclarent les personnes âgées en Belgique (5,1%). Cette fragilité plus importante à Bruxelles par rapport à l’ensemble de la Belgique semble par ailleurs davantage se marquer au fil du temps : à Bruxelles, une personne âgée de 65 ans et plus sur huit (12,2%) bénéficie de la garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA) en 2020, alors qu’elles étaient 8,7% à en bénéficier en 2010. Ce n’est le cas que d’une personne âgée sur vingt (5%) pour l’ensemble de la Belgique, proportion qui est restée stable au fil des années.
L’Observatoire ajoute qu’en ce qui concerne l’état de santé des personnes âgées bruxelloises de 65 ans et plus, trois personnes sur dix déclarent ne pas être en bonne santé. Et chez les personnes les moins scolarisées, cette proportion est deux fois plus élevée (60,5%).
Enfin, la population âgée bruxelloise se diversifie de plus en plus quant à ses origines. Au cours des dix dernières années, la proportion des 65 ans et plus n’ayant pas la nationalité belge est passée de 15,4% en 2009 à 17,8% en 2019. De plus, le pourcentage des Bruxellois ayant une nationalité étrangère à la naissance en 2018 est de 25,3% chez les 80 ans et plus, de 45,9% parmi les 65-74 ans et de 65,5% parmi les personnes âgées de demain (les 50-64 ans).
Belga