Watermael-Boitsfort : la bergerie du Bercail à l’enquête publique
Tous les matins, une équipe de bénévoles et de stagiaires agricoles nourrit les moutons de la bergerie du Bercail, située dans le parc classé du couvent Sainte-Anne à Watermael-Boitsfort. Ici, 45 brebis laitières sont élevées et leur lait est transformé en fromage de mars à octobre. Au total, ce sont près de 5 tonnes de produits laitiers qui sont produits chaque année.
Cependant, l’activité est aujourd’hui en infraction. Pour être régularisée, une demande de permis d’urbanisme a été introduite. Elle porte sur la transformation de la bergerie – c’est-à-dire supprimer l’annexe et construire un étage pour le foin et le matériel – et la rénovation d’un deuxième bâtiment à quelques mètres de là.
En cause : cela fait plusieurs années que le Bercail est en conflit avec le voisinage, dont l’association “Les riverains du Parc”. Une situation qui désespère le berger et fondateur du Bercail, Antoine Sterling. “Depuis 2019, on reçoit les attaques d’une poignée de riverains qui se sont mobilisés contre tous les projets qui ont eu lieu sur ce site. On essaie de trouver des solutions parce qu’a priori, on a les mêmes objectifs et les mêmes ambitions pour ce terrain. On ne comprend pas très bien ce qu’ils ont à reprocher à notre projet“, nous explique-t-il.
De son côté, l’association “Les riverains du Parc” pointe du droit le non-respect du droit. “Le parc est classé. Il y a un PPAS (Plan Particulier d’Affectation du Sol, NDLR) qui interdit toute construction et toute activité commerciale. Aussi, nous demandons le respect de la décision du gouvernement qui date du 22 décembre 2022. Elle dit clairement qu’il ne peut y avoir que 32 moutons adultes dans les 49m² de bergerie. Donc il n’y a aucune raison de vouloir agrandir cette bergerie sur deux étages, ni de construire une fromagerie sur le parc classé“, commente Cécile Robyns, administratrice des Riverains du Parc.
L’enquête publique a démarré lundi et se terminera fin de la semaine prochaine. Antoine Sterling espère toujours pouvoir sauver son projet même si, pour l’instant, le dialogue avec l’association semble être rompu. “On espère vraiment qu’ils vont soit venir vers nous de leur plein gré, soit via la médiation pour trouver un arrangement. Parce que continuer cette course aux recours et aux attaques, nous, on en peut vraiment plus“, déplore le berger.
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Salma Bahram, Nicolas Scheenaerts et Corine De Beul