Good Move à Cureghem : le dialogue reste tendu
Entre les associations de cyclistes et les citoyens opposés au plan Good Move, le dialogue est compliqué. Dans le duel de +d’Actu, Martin Van der Elst et Florine Cuignet ne sont pas parvenus à une entente.
L’application du plan Good Move à Cureghem cet été a suscité de vives réactions de la part de certains riverains. Dans la foulée d’un conseil communal mouvementé, Fabrice Cumps (PS), le bourgmestre d’Anderlecht, a annoncé sur notre antenne qu’il allait proposer au Collège de retirer le plan Good Move dans sa forme actuelle. C’est désormais chose faite. La semaine dernière, le collège communal d’Anderlecht faisait marche arrière pour finalement renoncer au plan.
Pour Martin Van der Elst, co-fondateur du comité “Non au plan Good Move”, la concertation n’est pas prévue dans le projet. “Ce qui est prévu, c’est d’éduquer les populations des quartiers au vélo et à trouver d’autres mobilités. La capacité à donner un cadre, une évaluation et un projet de concertation n’est pas à l’ordre du jour.” Le citoyen considère ce plan comme une sorte de gentrification. “C’est un plan anti-écologique, si on veut penser une écologie non punitive, on essaie de comprendre où se situent les émissions carbones les plus importantes, et elles ne se situent pas chez les habitants de Cureghem”
► Voir aussi | Susanne Müller-Hübsch sur le plan Good Move à Anderlecht : “On va travailler avec le quartier”
Florine Cuignet, chargée de politique bruxelloise au GRACQ (association des cyclistes quotidiens), regrette ce terme de gentrification. “On essaie de construire une opposition entre une population historique, précarisée et qui ne ferait pas de vélo, avec de nouveaux arrivants riches, bobo, Flamands, pour embourgeoiser le quartier et imposer leurs pratiques à tout le monde. C’est très dangereux de faire des clivages ainsi. Un regret qu’on a, c’est que le retour en arrière qui a eu lieu se soit fait sous la pression, les menaces et dans la violence. Ce ne sont pas des conditions propices au débat. C’est un climat général de violence qu’on constate depuis quelques années qui n’est pas du tout acceptable et ne permet pas de débattre et trouver une solution ensemble.”
► Lire aussi | Good Move à Anderlecht : la violence a gagné sur le dialogue selon sept associations
Pour Florine Cuignet, l’un des avantages du plan est de récupérer de l’espace pour faire des espaces publics de qualité. “Il y a beaucoup de sensibilisation aux enjeux de la mobilité et ce que cela implique pour le quartier. On ne peut pas dire qu’il n’y ait pas eu de concertation. Il y a peut-être eu des maladresses dans la concertation. C’est difficile de connecter au mieux les avis des quartiers.” Ce à quoi l’opposant au plan réagit : “un espace public sans les habitants, commerçants et usagers, un espace public imposé à coup de plans qui n’ont aucune structure de concertation, ce n’est plus de l’espace public.”
► Voir aussi | L’effet Cureghem, l’édito de Fabrice Grosfilley
► Retrouvez en intégralité le duel entre Martin Van der Elst et Florine Cuignet
■ Anaïs Corbin/ Un duel modéré par Fabrice Grosfilley