Uber Files : le PS et Ecolo demandent une commission d’enquête au Parlement bruxellois
Le chef de groupe PS Ridouane Chahid et le chef de groupe Ecolo John Pitseys ont confirmé sur Twitter leur souhait de mettre en place cette commission d’enquête.
Le chef du groupe socialiste Ridouane Chahid a annoncé que le groupe PS au Parlement bruxellois s’apprête à déposer une proposition de constitution d’une commission d’enquête sur les pratiques du groupe Uber dans la capitale. “Face à des comportements aussi violents, l’impunité n’est pas une option pour le PS. Une commission d’enquête permettra de faire la lumière sur ces agissements”, a-t-il déclaré.
John Pitseys, chef de groupe Ecolo au Parlement bruxellois, a appuyé cette demande et ajouté qu’il souhaitait une audition du CEO d’Uber Belgique devant le parlement régional : “Les dirigeants d’Uber plaisantent entre eux à coup de slogan de Chicago boy :”il vaut mieux demander le pardon qu’une permission”. Pour ce qui nous concerne, on voudrait d’abord une explication franche”, indique-t-il sur Twitter.
La Fédération des Taxis bruxellois (BTF) a également confirmé son appui à ces demandes de commission d’enquête. “Nous souhaitons également connaître la teneur de la rencontre que Pascal Smet a eue en 2015 avec David Plouffe et Marc McGann, deux lobbyistes travaillant pour Uber”, a précisé Sam Bouchal, porte-parole de la BTF, à l’agence Belga.
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Réactions mitigées
Ces demandes ne semblent toutefois pas suivies au MR : le président du parti libéral Georges-Louis Bouchez a répondu à Ridouane Chahid qu’il souhaitait plutôt “demander une commission d’enquête sur le fonctionnement des taxis à Bruxelles et les relations avec certains politiques”. “Ce serait plus utile que se faire mousser avec des infos déjà connues et datant de 2017“, précise-t-il.
Le député DéFI Christophe Magdalijns a également affirmé son opposition, sur Twitter, à cette commission d’enquête : “À ce stade, le parlement doit s’abstenir d’interférer dans ce dossier traité par la justice. Plusieurs procédures sont en cours concernant Uber Pop, Uber X et Uber Eats. Attendre est d’autant plus opportun que la Réguib s’est dotée d’une nouvelle législation qui pourra pleinement prendre en compte les conséquences de ces procédures”, explique-t-il.
Du côté des Engagés, le député bruxellois Christophe De Beukelaer estime qu’il faut faire confiance à la justice pour s’emparer du dossier des Uber Files si des faits répréhensibles sont constatés. Mais à ses yeux, certains utilisent les Uber files pour relativiser l’urgence de réformer le secteur du transport rémunéré de personnes à Bruxelles et pour mettre la pression sur les négociations en cours. “C’est inacceptable. Depuis le début de cette législature, j’ai toujours défendu les Bruxellois et les chauffeurs (taxis et LVC). Jamais les intérêts d’une entreprise en particulier. J’ai rencontré tous les acteurs avec la même écoute”, a-t-il poursuivi.
Au PTB, on demande plus qu’une commission d’enquête : “Il ne faut pas juste une commission d’enquête qui regarde le passé, il faut agir maintenant pour en finir avec Uber. C’est ce que nous demandons au gouvernement bruxellois”, a commenté la cheffe du groupe PTB au parlement bruxellois, Françoise De Smedt, à l’agence Belga. Pour la formation d’extrême gauche, le gouvernement bruxellois doit mettre en place le plus vite possible une application publique, comme cela se fait à Barcelone, pour permettre à tous les chauffeurs du secteur de travailler dignement.
Ahmed Laaouej, le chef de groupe PS à la Chambre, a de son côté fait savoir qu’il interpellera le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), afin qu’il fasse usage de son droit d’injonction positive à l’égard du parquet.
Gr.I. avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck