Molenbeek : des collectifs de sans-papiers établissent un nouveau campement
Une centaine de personnes sans-papiers ont établi un campement pour la régularisation à Molenbeek-Saint-Jean dans le parc de la Porte de Ninove.
Plusieurs collectifs qui militent pour la régularisation des personnes sans-papiers ont établi un nouveau campement. Environ 150 personnes, selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ouest font partie de ce campement. Une réponse à l’expulsion des personnes qui occupaient des anciens bâtiments de la KBC depuis quelques mois. Ces personnes ont dû quitter les lieux ce jeudi 31 mars en début d’après-midi.
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Les collectifs ont organisé une marche qui s’est terminée en campement au parc de la porte de Ninove. Par leur action, ils veulent “dénoncer le deux poids deux mesures de la politique d’accueil du gouvernement et exiger la régularisation de toutes les personnes sans-papiers.
Pour ces collectifs, l’accueil réservé aux Ukrainiens ayant fui la guerre constitue : “une exception à ce qui devrait être la règle.
Sammy Mahdi veut interdire le campement
Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, a demandé vendredi à la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, d’interdire l’installation d’un campement de personnes migrantes sur le territoire de sa commune.
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Le secrétaire d’État a à nouveau rappelé le principe de la régularisation de séjour en Belgique, qui demeure une procédure exceptionnelle et individuelle. Il s’est dit attristé par la comparaison qu’ont faite les occupants de ce campement avec la situation des réfugiés ukrainiens, qui bénéficient d’une protection temporaire accordée dans un cadre européen. “L’Ukraine n’est pas une excuse pour une régularisation collective“, a-t-il souligné.
Une demande refusée par Catherine Moureaux
Une demande d’interdiction refusée par Catherine Moureaux ; “Depuis qu’il y a un secrétariat d’État à l’Asile et à la Migration, je constate que les représentants politiques qui occupent ce poste ne peuvent pas s’empêcher d’opposer les malheurs des uns aux malheurs des autres, ce qui est tout à fait dommageable pour la cohésion sociale“, avant de préciser, “je n’ai pas besoin que quelqu’un d’autre me dicte ce que je dois faire. Ce campement est aujourd’hui toléré pour quelques jours“.
J.M. avec Belga, Photo : BX1
■ Reportage de Jean-Michel Herbint, Camille Dequeker et Alexandre Ergen