Un recours en annulation a été introduit contre la nomination de Cristina Amboldi à la tête d’Actiris

Arrivée en deuxième position lors de la procédure de recrutement pour la direction d’Actiris, Olivia P’tito, actuellement directrice de Bruxelles Formation, a finalement introduit un recours en annulation auprès du conseil d’Etat contre la nomination de sa concurrente, Cristina Amboldi, apprend-on dans Le Soir.

Cristina Amboldi, ex-cheffe de cabinet adjointe du ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (DéFi), est devenue directrice d’Actiris voici quelques semaines. Cependant, le 10 février, Olivia P’tito, la directrice de Bruxelles Formation, a introduit un recours auprès du conseil d’Etat contre cette nomination. Elle avait aussi postulé pour le poste et était arrivée deuxième de la procédure de recrutement.

Seulement, en octobre dernier, BX1 révélait que Cristina Amboldi, en sa fonction de cheffe de cabinet adjointe de Bernard Clerfayt, avait eu accès au document de la description du poste. Elle avait effectué quelques changements à la marge, certes, mais cela prouvait que contrairement à ce que le ministre avait affirmé, il n’y avait pas eu de “muraille de Chine” entre elle et la procédure de recrutement.

Direction d’Actiris : Cristina Amboldi a eu accès à des documents avant les autres candidats

Cristina Amboldi avait eu accès à des documents concernant le recrutement avant les autres candidats. L’égalité de traitement était caduque.

A l’époque, selon l’avocate que nous avions contactée, cette preuve était un motif de recours valable. Cependant, un recours ne peut être introduit que pour une personne ayant un intérêt direct. Il fallait donc qu’un candidat écarté le fasse.

Olivia P’tito a ainsi pris le temps de réfléchir. Elle avait 60 jours pour introduit un recours à partir de la publication de la décision de la nomination au Moniteur belge. Cette dernière a eu lieu le 13 décembre 2021. Et c’est le 10 février 2022 que son conseiller, l’avocat Jean Bourtembourg, a déposé un recours en annulation.

Olivia P’tito comme son avocat ne souhaitent pas faire de commentaire sur l’affaire.

Cristina Amboldi reste en place

Le conseil d’Etat devrait rendre son arrêt dans deux ans. C’est le délai classique. En attendant, Cristina Amboldi reste à son poste de directrice. La décision tombera à la moitié de son mandat qui doit durer 5 ans, renouvelable une fois. Si le conseil d’Etat annule sa nomination, la Région bruxelloise devra relancer une procédure de recrutement avec un assesment. Une direction ad interim devra être nommée.

Nous n’en sommes pas encore là. Cependant, il faut souligner que les deux prochaines années risquent d’être difficiles pour Olivia P’tito. Bruxelles Formation est sous la tutelle de Bernard Clerfayt. De manière indirecte, le recours est dirigé contre lui et sa candidate étiquetée DéFi alors qu’Olivia P’tito est issue du PS.

Elle doit diriger l’institution jusqu’en juillet 2024. Selon la législation, Olivia P’tito peut obtenir un troisième mandat si le gouvernement le souhaite. Vu la procédure qu’elle vient de lancer, ses chances d’obtenir cette prolongation se sont réduites, sauf si en mai 2024, le portefeuille de la Formation repasse dans les mains d’un élu socialiste. Au moins qu’Olivia P’tito ne décide de reprendre sa carrière de parlementaire régionale.

Vanessa Lhuillier – Photo: BX1