Chantiers de voirie : Bruxelles Mobilité pointé du doigt par la Cour des comptes
La Cour des comptes pointe du doigt la gestion des chantiers de voirie en Région bruxelloise.
Les chantiers bruxellois sous la loupe de la Cour des Comptes : des manquements quant à leur gestion par Bruxelles Mobilité sont pointés, notamment dans la manière dont les chantiers sont planifiés, gérés et coordonnés.
La STIB et Beliris, eux, s’en sortent mieux : “[si] au sein de Bruxelles Mobilité, ni les délais ni les coûts des chantiers ne sont maîtrisés, pour Beliris les coûts sont maîtrisés mais il n’en est pas toujours de même pour les délais. Quant à la STIB, ces deux aspects sont maîtrisés“, note la Cour des comptes.
Bruxelles Mobilité dans le viseur de la Cour des Comptes
Ainsi, la Cour souligne que, pour bien planifier un chantier, et en maîtriser les coûts et les délais d’exécution, il faut se fonder sur une bonne connaissance préalable de l’état des réseaux en surface et en sous-sol. Or, cette connaissance de l’état du réseau est disparate chez Bruxelles Mobilité, déplore la Cour des Comptes (avec des inspections régulières des ouvrages d’art, contrairement au réseau de voiries régionales, et la vérification de l’état des sous-sol de voiries et du réseau d’égouttage).
En cause, le mode de gestion des dossiers par métiers, adopté par Bruxelles Mobilité : “en conséquence, aucun acteur de l’administration n’a une connaissance de l’historique complet d’un dossier, ou une supervision globale de celui-ci“, souligne la Cour des comptes,
Également déploré : une tenue inégale des dossiers, et l’attribution des marchés publics sur le seul critère du prix, plutôt qu’en incluant “un critère supplémentaire, par exemple lié aux délais d’exécution, de manière à augmenter la concurrence entre les opérations économiques, limiter les risques d’entente entre ceux-ci et responsabiliser l’adjudicataire“, note la Cour des Comptes.
L’agence réplique, et parle d’une situation datée
Bruxelles Mobilité a réagi à l’annonce de la Cour des Comptes, et indique que “l’audit communiqué ce jour est daté et ne reflète plus la situation actuelle. Il porte sur la période comprise entre le 1er avril 2019 et le 31 janvier 2020. Durant cette période, notre administration a été restructurée pour justement répondre à toute une série de préoccupations mentionnées dans le rapport, notamment l’augmentation de la transversalité et gestion projet et la création d’une direction inspection dans notre service maintenance“, nous indique Camille Thiry, la porte-parole de Bruxelles Mobilité.
Concernant la connaissance des réseaux, “tous les ouvrages d’art sont inspectés régulièrement, mais également toutes nos voiries. Nous avons des inspecteurs et des contrôleurs qui se rendent chaque jour sur le terrain pour examiner l’état des routes. Le résultat de toutes ces inspections ont donné lieu à l’élaboration d’un programme pluriannuel d’investissement pour les asphaltages et pour les trottoirs. Pour le réseau d’assainissement souterrain, qui est pointé du doigt, Bruxelles Mobilité n’a aucune compétence en la matière, c’est Vivaqua“, précise la responsable communication.
Quant à l’approche par projet, Bruxelles Mobilité travaille désormais avec “un système de gestion de projet, et a désigné des chefs de projet qui coordonnent l’approche globale des dossiers en concertation avec les différents domaines et services concernés“. De même, concernant les marchés publics, “il n’est pas vrai que seul le prix est utilisé comme critère d’attribution ; d’autres aspects, tels que les délais de mise en oeuvre, sont également pris en compte. Nous mettons d’ailleurs à jour notre ‘cahier des charges type’ avec les critères sociétaux et environnementaux“., indique Camille Thiry.
ArBr avec Belga – Photo : Belga (illustration)