Les communautés se préparent au rapatriement des enfants belges de Syrie
Le 4 mars, le gouvernement belge a décidé d’autoriser le retour d’enfants de moins de 12 ans vivant actuellement dans les camps en Syrie. Du côté francophones, les institutions se préparent à recueillir ses enfants avec un parcours bien encadré pour les aider dans leur arrivée en Belgique.
Pour le moment, aucune date n’a été retenue mais le rapatriement concernerait 37 enfants et une douzaine de mères. Pour les femmes, elles iront d’abord dans un centre de détention mais pas les enfants. En réalité, dès leur arrivée sur le sol belge, ils seront pris en charge par la justice qui les déclarera mineur en danger. Puis ils iront à l’hôpital pendant quelques jours.
“Ce laps de temps permettra de les examiner car beaucoup souffriront de carences vu leurs conditions de vie, explique Thomas Renard, chercheur à l’Institut Egmont. Cela permettra aussi de contacter leur famille en Belgique et de déterminer si elle peut les accueillir dans de bonnes conditions. Si ce n’est pas le cas, ils pourront être placés en famille d’accueil. Il faudra aussi leur donner des papiers et une identité, sésame indispensable pour avoir accès à la sécurité sociale ou encore à l’école.”
Sur le long terme, les enfants seront aussi accompagnés socialement et psychologiquement. Même si le but n’est pas de dire à tout le personnel enseignant ou aux parents d’élèves qu’un jeune revient de Syrie, il est quand même bon de pouvoir analyser ses comportements avec ce prisme.
Pour le moment, 6 enfants sont revenus en 2019. Deux ans plus tard, on ne constate pas de problème de radicalisation comme certains pouvaient le croire. Ce sont surtout des enfants qui ont connu la guerre, qui font preuve de résilience et tentent de se reconstruire.
■ Interview de Thomas Renard, chercheur à l’Institut Egmont par Vanessa Lhuillier
Photo: Belga/Ophélie Delarouzée