Les athlètes féminines se mobilisent avec l’opération #balancetonsport
En mars, elles avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Cette semaine, elles entament la deuxième manche avec une lettre ouverte cosignée par des nombreuses athlètes professionnelles, des universitaires, des professionnels du domaine sportif. #balancetonsport, c’est l’initiative de Charline Van Snick et Lola Mansour qui prend de l’ampleur. Une manière de dénoncer le sexisme dans ce milieu.
Parmi les signataires, Aurélie Aromatario, doctorante et sociologue spécialisée dans les questions de genre et de sexualité. Pour elle, comme pour les autres signataires, il faut que le monde du sport évolue. Pas assez de femmes parmi les entraîneurs, les métiers de direction, les arbitres… Et puis, elles dénoncent les inégalités salariales. “Les athlètes féminines sont peu mises en avant à part dans les sports individuels, explique la chercheuse. On considère toujours le sport comme étant masculin. Ce sont les caractéristiques masculines qui sont mises en avant. Le sport valorise les valeurs guerrières qui ne sont pas pour les femmes de manière traditionnelle.”
Les sponsors, les chaînes de télévision s’intéressent moins au sport féminin. Cette rentabilité moindre a nécessairement un impact sur les salaires des sportives. Et quand elles réussissent, elles doivent correspondre à la norme. “Si on correspond aux stéréotypes féminins et hétérosexuels, c’est plus facile d’aller chercher des sponsors.”
Les femmes sont toujours victimes d’insultes, de réflexions sexistes ou liées à leur sexualité. Avec cette carte blanche, les signataires espèrent un changement au niveau structurel même si les modifications prendront du temps.
■ Interview d’Aurélie Aromatario, doctorante et sociologue spécialisée dans les questions de genre, par Vanessa Lhuillier