Assassinat de Marc Dellea : Christian Van Eyken affirme que la victime connaissait sa relation avec sa compagne

Christian Van Eyken et Sylvia Procès - Belga Laurie Dieffembacq

L’ancien député Christian Van Eyken et son épouse Sylvia B. ont déclaré, lundi soir devant la cour d’appel de Bruxelles, que Marc Dellea était bien au courant de leur liaison. “Il s’accommodait de la situation”, a affirmé Christian Van Eyken. L’ancien député au Parlement flamand et son épouse sont prévenus pour avoir assassiné, en 2014, Marc Dellea, qui était le compagnon de Sylvia B.

Le président a entamé lundi vers 17h00 son interrogatoire des prévenus, après une lecture du rapport du dossier de trois heures par l’un des deux juges conseillers. “J’ai rencontré Marc Dellea en novembre 2001. Notre fille est née en 2006. Ma relation avec Christian, qui était le parrain de notre fille, a débuté en mai 2009. En septembre 2012, Christian et moi avons mis Marc au courant de notre liaison”, a déclaré Sylvia B., précisant que son compagnon avait bien pris la chose.

“Ma relation avec Marc était consumée depuis longtemps. On ne faisait plus que cohabiter, c’est tout. Mes amis proches étaient au courant que Christian et moi étions ensemble, mais pas la famille de Marc”, a-t-elle dit. “Marc n’avait pas d’attitude désobligeante à mon égard. Il n’y avait pas d’animosité. Il s’accommodait de la situation”, a renchéri Christian Van Eyken.

Les deux prévenus ont ainsi soutenu, comme en première instance, qu’il n’y avait aucune tension entre eux et la victime en raison de leur relation extra-conjugale.

“Il y avait des disputes”

Questionnée sur le fait qu’en 2014, Marc Dellea et elle n’étaient toujours pas séparés, Sylvia B. a répondu que celui-ci voulait attendre que leur fille soit plus grande avant de lui annoncer que ses parents se séparaient. La cour a rappelé que plusieurs témoins, qui seront entendus par la cour dans les prochains jours, avaient toutefois raconté qu’il y avait des tensions entre les amants et la victime.

“Oui, il y avait des disputes avec Marc, verbalement. Je suis quelqu’un d’assez impulsif, qui crie assez vite”, a répondu Sylvia B. “Mais Marc me manque pour un tas de choses. Ma fille a besoin de ses deux parents. Jamais je n’aurais pu en arriver au point de le tuer alors que la séparation était en train de se faire”, a-t-elle ajouté en pleurs, admettant, sur question d’un juge, qu’elle se plaignait beaucoup de cet homme qu’elle qualifiait de “porc” et de “cocu” dans certains SMS.

Sylvia B. a également été interrogée sur une maison qu’elle avait acquise à Tubize, et qui était financée par elle-même et son compagnon. Selon certains témoins et une conversation enregistrée, Marc Dellea ne voulait pas vendre ses parts et souhaitait emménager dans la maison, ce qu’ont contesté les prévenus.

Rappel des faits

Marc Dellea, un négociant en café âgé de 45 ans, avait été retrouvé mort chez lui, avenue Mutsaard à Laeken, après avoir reçu une balle dans la tête. L’enquête s’était tournée vers la compagne de la victime, Sylvia B., et Christian Van Eyken, alors député au Parlement flamand. Sylvia B. était son attachée parlementaire et sa maîtresse. Christian Van Eyken et Sylvia B. étaient les dernières personnes à avoir vu Marc Dellea vivant. Ils s’étaient rendus dans l’appartement de celui-ci, avenue Mutsaard à Laeken, où Sylvia B. était toujours domiciliée, le 6 juillet 2014. Ils y avaient passé toute la soirée jusqu’au retour de Marc Dellea vers 23h00.

Selon les images de caméra de vidéo-surveillance, les prévenus étaient ressortis de l’appartement plusieurs heures après, le 7 juillet 2014 vers 02h00 du matin. Ces images montrent que personne n’était ensuite entré dans l’appartement ou sorti de celui-ci jusqu’à la découverte du corps sans vie de Marc Dellea le lendemain.

Les amants devenus époux en 2018 ont toujours nié toute implication dans la mort de Marc Dellea mais le tribunal correctionnel de Bruxelles les avait reconnus coupables d’assassinat et condamnés à 23 ans de prison. Ils ont ensuite fait appel de cette décision qu’ils contestent.

Le procès se poursuivra mardi matin avec l’audition de certains enquêteurs.

Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq