Rue de la Loi : une première réunion, tendue, des 8 de l’Avanti

Fabrice Grosfilley - Photo Couverture

“Des signaux positifs”, c’est l’expression utilisée (les spécialistes disent “le wording”) dans les milieux libéraux pour décrire l’enchainement des évènements depuis 48 heures. Signal positif par excellence, Egbert Lachaert a pu réunir ce jeudi après-midi les 8 présidents de parti de la coalition Vivaldi rebaptisée Avanti. La réunion a eu lieue à Bruxelles et a duré à peu près trois heures. C’est Alexander De Croo qui représentait le VLD, Egbert Lachaert assurant la présidence de séance, et Maxime Prévot était cette fois-ci bien invité. L’objectif était de faire le point sur les revendications du CD&V et d’arrêter une position commune en vue de l’entrevue royale prévue ce vendredi : les 8 étaient-ils bien prêts à entrer en négociation, et pouvait-on suggérer au souverain de nommer un informateur ou un formateur en bonne et due forme ?   En soi, le fait de réunir les 8 est un premier pas significatif. Mais d’après les quelques indiscrétions recueillis à droite et à gauche ce ne fut pas une sinécure, la réunion n’eut rien d’un long fleuve tranquille et les négociateurs ont finalement préférer marquer une pause, avant de se revoir vendredi matin et tenter d’atterrir avant le passage au Palais Royal.

D’après mes informations la première partie des discussions a notamment concerné le dossier de l’avortement. Joachim Coens  (CD&V) a donc rappelé à quel point ce dossier était emblématique pour son parti. Si dès le matin, pour Ecolo,  Zakia Khattabi avait annoncé une volonté d’ouvrir un espace de négociation les présidents de parti n’ont pas réussi à trouver la voie d’un compromis satisfaisant pour tous. Si l’idée d’une dépénalisation effective pour les femmes semble acquise, les pourparlers achoppent sur une prolongation du délai (actuellement 12 semaines, la proposition de loi en discussion à la chambre le porterait à 18). Plus que du fond les présidents de parti ont surtout cherché “un chemin” pour que ce dossier ne soit ni cadenassé par l’accord de gouvernement, ni laissé à la liberté du parlement, histoire que personne ne perde la face.

Puisque le CD&V mettait ses tabous d’entrée de jeu sur la table, d’autres partis ont également fait part de “préalables” avant de lancer les négociations. Sans surprise, le refinancement des soins de santé (on parle d’une norme de croissance de 2, 5%), la revalorisation des pensions minimales, la fiscalité font partie des points sensibles. D’après certains de nos interlocuteurs c’est autour du nucléaire que les discussions ont été les plus tranchées, la famille écologiste demandant le maintien de la sortie de l’énergie atomique en 2025 alors que la note Lachaert prévoit toujours prolonger le recours au nucléaire.

Ce jeudi après-midi il y eut donc de l’énervement et des moments de mauvaise humeur. Conner Rousseau et Jean-Marc Nollet auraient donné de la voix. Egbert Lachaert a donc levé la séance sans avoir obtenu le feu vert qui permettrait de lancer des négociations. Les 8+1 se retrouveront à nouveau vendredi matin.

 

Fabrice Grosfilley

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03 septembre 2020 - 20h12
Modifié le 03 septembre 2020 - 20h34