La Défense suggère de créer à l’école une option sur les métiers de la sécurité

Le ministère de la Défense a suggéré aux responsables de l’enseignement francophone et flamand la création d’une nouvelle option sur les différents métiers de la sécurité (militaires, policiers, pompiers, sécurité privée) dans l’enseignement secondaire technique avec l’espoir de susciter des vocations chez les jeunes, une initiative qui a été reçue de manière “enthousiaste” en Fédération Wallonie-Bruxelles, selon l’armée et le syndicat libéral SFLP.

Les départs anticipés de candidats-militaires pendant la formation de base auxquels la Défense est confrontée s’expliquent en partie par la méconnaissance de la spécificité du métier de militaire, a expliqué mercredi l’état-major. En 2018, 27,7% des jeunes soldats et matelots ont quitté la carrière militaire avant même d’avoir terminé leur instruction, selon les derniers chiffres. La Défense est donc à la recherche de candidats mieux préparés, afin d’optimiser le recrutement et la formation de base de son personnel. La Direction générale des Ressources humaines (DG-HR) du ministère a donc imaginé de proposer aux responsables de l’enseignement des deux Communautés la création d’une nouvelle option consacrée aux “métiers de la sécurité” en 5ème et 6ème secondaire de technique de qualification.

Afin de voir se présenter sur le marché du travail des jeunes informés, formés et donc bien préparés à leurs futures tâches, la création d’une nouvelle option en 5ème et 6ème secondaire dans ce domaine semble ainsi une opportunité à saisir“. “Il s’agirait de dispenser (par du personnel militaire, précise un document interne, ndlr) toute une série de cours qui se donnent à l’heure actuelle durant la formation de base militaire“, a indiqué la Défense. Ces cours permettraient aux élèves “de faire connaissance avec la spécificité du métier de militaire ainsi qu’avec les diverses possibilités d’emploi au sein de notre organisation“, a ajouté le département. “Un accent particulier serait également mis sur le développement progressif d’une bonne condition physique durant les deux années d’études“, précise-t-on.

La construction de cette nouvelle option reposerait d’une part sur le tronc commun des 5ème et 6ème années du 3ème degré technique de qualification (éventuellement élargi à d’autres cours généraux) et d’autre part sur des cours spécifiques aux différents métiers de la sécurité. La proposition de la DG-MR comporte également l’organisation de stages “durant lesquels les élèves seraient accueillis au sein de casernes afin de faire connaissance avec la spécificité du métier de militaire“.

Un autre objectif avoué par la Défense est de faire acquérir aux jeunes élèves une série de compétences comportementales (“soft skills”) propres aux métiers de la sécurité par le biais de leçons et de mise en pratique durant les stages.

Les prochaines réunions avec les responsables de l’enseignement tant en Flandre que pour Wallonie-Bruxelles se dérouleront fin août. “Nous espérons y obtenir plus de certitude au sujet de l’implémentation de ce programme qui devrait pouvoir être lancé en septembre 2021“, a encore indiqué la Défense.

L’initiative a reçu le soutien du Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP)-Défense, qui se présente comme le plus important pour le personnel de la Défense. “Introduire une option scolaire militaire et métier de sécurité permettrait de préparer à la spécificité du métier“, a souligné son président, Boris Morenville. Il a rappelé qu’il était encore possible, il y a une dizaine d’années, de terminer son dernier cycle d’humanités à la Défense en contractant un acte d’engagement dès 16 ans et en incorporant l’internat pour des trois écoles de sous-officiers qui existaient à l’époque (Dinant, Zedelgem et Saffraanberg). Seule cette dernière, installée près de Saint-Trond, existe encore.

Belga