Le débat électoral 2019 : quelle politique migratoire en Europe?
Le débat électoral de ce lundi est consacré à la politique européenne. Le 26 mai prochain, vous voterez notamment pour les députés européens. Au total, il sont 751 députés européens issus de 28 pays membres de l’Union européenne. 21 d’entre eux sont belges. Parmi eux, BX1 a invité sur son plateau six têtes de liste francophones.
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Parmi les thèmes abordés : quelle politique migratoire faudrait-il adopter en Europe?
Benoît Cassart, tête de liste DéFI, y voit trois priorités. “La première chose, c’est de remettre les droits fondamentaux a leur place. Il y a des gens qui ont quitté leur pays parce qu’il y a la guerre chez eux, parce qu’il y a des minorités qui sont bafoués. Ces gens-là, on doit les accueillir de manière irrévocable et digne. La deuxième chose, c’est qu’il faut une répartition solidaire entre pays. On ne peut pas laisser tous ces problèmes-là aux pays qui sont en première ligne. On doit répartir entre les pays de manière solidaire et équitable. Troisième chose, c’est qu’il faut instaurer une réglementation pour créer une filière d’immigration économique qui soit organisée”. Pour lui, un pays comme la Hongrie qui a pu se développer grâce aux aides européennes, et qui en contre-partie n’assume pas ses missions sociales par rapport à ce problèmes-là, c’est scandaleux!”.
Le règlement de Dublin oblige de faire sa demande d’asile dans le premier pays par lequel les migrants arrivent. De nombreux partis demandent sa révision. C’est notamment le cas du MR. Olivier Chastel, tête de liste du mouvement réformateur, estime “qu’il ne faut plus faire reposer la charge migratoire à quelques pays européens en bordure de Méditerranée”. Il vaut la répartir équitablement. Il insiste sur le fait qu’il faut tout faire pour supprimer l’immigration illégale. “On sait trop que tous ceux qui tentent leur chance pour traverser la Méditerranée sont entre les mains de passeurs, de mafieux. C’est la traite des êtres humains”. Il veut sécuriser les frontières de l’Europe et réfléchir à une aide dans la région des migrants.
Un aspect avec lequel Marc Botenga, tête de liste PTB, n’est pas d’accord. Pour lui, il faut s’en prendre aux causes et ensuite au plan de répartition équitable entre états européens. “La première aide, ce n’est pas de détruire leur pays. La première aide, ce n’est pas de faire la guerre en Lybie comme tous les partis traditionnels ont été le faire. Et la deuxième aide, c’est quoi? Vous savez, l’Afrique, combien elle perd aujourd’hui en évasion fiscale par les multi-nationales qui pillent les ressources de l’Afrique? Jusqu’à 192 milliards par an”. Pour lui, le climat politique doit en priorité changer.
Comment réagir face à un pays qui refuse d’accueillir des migrants? Philippe Lamberts, tête de liste Ecolo-Groen répond : “On ne peut pas avoir en Europe le beurre et l’argent du beurre. Autrement dit, l’Union européenne est une démocratie transnationale. Si à la majorité, on devait décider de remplacer la règle de Dublin par un plan de répartition permanent, les états doivent jouer le jeu, même si ça a été décidé à la majorité et pas à l’unanimité”. Il estime que la politique de l’immigration est d’abord une politique nationale. Le problème actuel : “Nous assistons aujourd’hui à la somme des égoïsmes nationaux”.
Comment répartir les migrants? “S’ils ont un lien avec un pays donné, il faut leur permettre de pouvoir choisir leur pays. S’ils ont déjà de la famille ou s’ils peuvent y trouver du travail, c’est évidemment beaucoup plus facile de s’intégrer dans un pays où l’on a déjà des liens, où l’on connait la langue. Et pour ceux qui n’ont pas de préférence, on tient compte à la fois de la prospérité des pays, de leur taille, de leur population, de leur densité de population, du nombre de personnes qu’ils ont déjà accueilli“, explique Paul Magnette, tête de liste PS. Des pays qu’il veut aider financièrement pour éviter que ce soit aux citoyens de pallier l’inaction du gouvernement, comme au parc Maximilien.
Quels sanctions donner aux pays qui ne respectent pas les règles d’accueil? Benoît Lutgen, tête de liste cdH, estime que “les sanctions, elles doivent être financières. Aujourd’hui, la Hongrie bénéficie de l’aide de l’Union européenne dans les investissements, dans les fonds de reconversion, etc. Il faut couper le robinet à partir du moment où la solidarité n’intervient pas en Hongrie”. Il souligne le fait que “nos grands-parents ont été des réfugiés, nos enfants, petits-enfants ou arrière-petits enfants seront peut-être des réfugiés climatiques ou autre. On a donc un devoir d’humanité certainement, et de responsabilité certainement aussi, et on doit faire en sorte que la solidarité au niveau de l’Europe puisse agir”.
Les six têtes de liste européennes ont également réagi sur d’autres thèmes tels que l’image de l’Europe, le combat contre le dumping social, la politique agricole commune et l’Europe de l’après-Brexit.
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