Marche solidaire des victimes des attentats de Bruxelles et des tueurs du Brabant

A l’occasion de la journée européenne du terrorisme, une vingtaine de victimes des attentats de Bruxelles et des tueurs du Brabant ont pris part, lundi de 16h00 à 18h00, à une marche qui a traversé le parc du Cinquantenaire jusqu’au monument commémoratif situé au centre de la petite rue de la Loi à Bruxelles.

Les victimes ont marché derrière une grande banderole représentant une couverture en patchwork sur laquelle étaient inscrits des mots comme “trust” (confiance en anglais) et “respect”.

Elles ont déposé des couronnes de fleurs blanches et des roses blanches au pied du monument. “Nous avons tous vécu la même douleur, la même souffrance au niveau des familles”, a déclaré lors de la cérémonie Patricia Finné, dont le père a été tué par les tueurs du Brabant en septembre 1985.

“Nous sommes ici ensemble… L’union fait la force.” Si ce rassemblement se voulait avant tout un symbole de solidarité, des revendications ont été portées. “Des choses avancent au niveau de l’Etat”, observe Philippe Vansteenkiste, représentant de l’association pour les victimes de terrorisme V-Europe.

“Des nouvelles lois ont été publiées il y a un mois en faveur des victimes, mais on est encore loin de ce qu’on doit atteindre. Le guichet unique (un guichet visant à centraliser les démarches administratives avec désignation d’un référent unique, ndlr) est en progression, mais ça va très lentement. On attend aussi un fonds de garantie pour que l’Etat prenne ses responsabilités envers les victimes qui sont tombées en son nom. Il faut de la compréhension et un suivi par rapport au stress post-traumatique”.

Claire Gochet, victime de l’attentat à la station Maelbeek, témoigne de difficultés partagées. Elle a reçu une pièce de métal dans le crâne lors de l’explosion. Elle souffre notamment de problèmes de mémoire ainsi que de graves pertes d’audition et de vision. “Je suis avec trois médecins-experts et ils n’arrivent pas à s’entendre”, déplore-t-elle trois ans après l’attaque. Aucun de ses problèmes de santé n’est pris en charge par les assurances, affirme-t-elle.

Belga

■ Des propos recueillis par Catarina Letor et Manon Ughi