Asile et Migration: “Une réunion utile pour faire des arbitrages” selon Charles Michel

Le premier ministre belge Charles Michel délivre un speech concernant le future de l'Union Européenne

Le mini-sommet pour tenter de trouver des solutions européennes au défi migratoire “doit être utile pour faire des arbitrages et prendre des décisions”, a estimé dimanche le Premier ministre Charles Michel.

“La première priorité si on veut sauver la libre circulation à l’intérieur de la zone Schengen est de veiller à un contrôle réel et strict des frontières européennes”, a commenté le chef du gouvernement belge, à son arrivée à cette réunion rassemblant seize chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE au siège de la Commission à Bruxelles.

D’après M. Michel, la deuxième priorité lors de cette rencontre sera “de pouvoir aller au fond des détails sur la question des centres d’orientation ou de hotspots” pour migrants, alors que le président du Conseil européen Donald Tusk, mais aussi la France et l’Espagne ont avancé plus tôt dans la semaine des idées en ce sens.

Tandis que M. Tusk a plaidé pour la mise en place de “plateformes régionales de débarquement” hors de l’UE pour distinguer les migrants économiques et ceux qui peuvent prétendre à l’asile, Paris et Madrid ont quant à elles suggéré de créer des “centres fermés sur le sol européen”, dotés de “moyens européens”, où les migrants attendraient l’examen de leur cas.

Selon M. Michel, la réunion du jour doit permettre d’examiner “les modalités” de ces propositions et d’analyser leur conformité au regard du droit international. Enfin, la troisième priorité pour la Belgique sera de faire en sorte que le règlement de Dublin, qui détermine le pays responsable d’une demande d’asile dans l’UE, puisse “être réformé en conjuguant les principes de solidarité et de responsabilité”, a expliqué M. Michel.

La réforme de ce règlement, véritable pierre angulaire du régime d’asile européen, est toutefois dans l’impasse depuis plus de deux ans et les chances de parvenir à un consensus sur ce point semblent bien minces, pour ne pas dire inexistantes. La législation actuelle confie principalement la charge du traitement de la demande d’asile aux pays de première entrée dans l’UE, faisant dès lors peser un fardeau disproportionné sur des pays comme l’Italie et la Grèce.

La Commission européenne propose de la réformer, en instaurant notamment une répartition automatique des demandeurs d’asile dans l’UE en période de crise comparable à celle de 2015. Mais cette proposition est jugée d’un côté insuffisante par les pays méditerranéens, qui souhaitent une répartition permanente, et rejetée frontalement de l’autre par des pays comme la Hongrie et la Pologne, soutenus notamment par l’Autriche.

BELGA

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24 juin 2018 - 14h23
Modifié le 24 juin 2018 - 15h27