130 km/h au lieu de 120 sur autoroute : “C’est nul comme proposition”
Augmenter la vitesse maximale sur autoroute de 120 à 130 km/h, comme l’envisage le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR) sur certains tronçons et à certaines heures, n’est pas une idée qui fait l’unanimité auprès des politiques. Le ministre wallon de la Sécurité routière Maxime Prévot (cdH) a ainsi estimé qu’il s’agissait d’une “mauvaise idée” tandis que le co-président d’Ecolo Patrick Dupriez affirme que le ministre Bellot “roule dans le mur” avec cette proposition.
Sur le plateau de L’Interview, la présidente du Parlement francophone bruxellois Julie de Groote (cdH) se montre également opposée à la proposition du ministre Bellot. “C’est nul comme proposition“, explique-t-elle. “C’est nul par rapport aux campagnes de prévention qui sont réalisées, en particulier vis-à-vis des jeunes. Et surtout, on a un tout petit territoire, cela ne se justifie pas du tout”.
La secrétaire d’État bruxelloise à la Sécurité routière Bianca Debaets (CD&V) est tout aussi opposée à l’idée. “Arriver à destination quelques secondes plus vite, voilà le seul bénéfice de la mesure suggérée par le Ministre Fédéral de la Mobilité”, estime-t-elle. “Moi je suis plutôt en faveur d’une limitation réduite à certains endroits délicats comme c’est d’ailleurs le cas pour le virage de Forest, sur le Ring de Bruxelles. En ce qui concerne une limitation à 130 km/h, je suis totalement contre et, au niveau de la Région bruxelloise, je peux vous certifier que je m’opposerai fermement à une telle mesure. C’est en tout cas comme un coup de poignard porté dans le dos des personnes qui ont déjà perdu un être cher dans un accident de la circulation”.
Bianca Debaets rappelle ainsi les chiffres du nombre de victimes d’accidents de la route en Belgique en 2016 : 540 personnes sont décédées dans un accident de la route et 50.957 ont été blessées. À Bruxelles, on comptait en 2016 11 tués sur la route et 4.526 blessés. “La plupart des accidents sont dus à une vitesse excessive”, ajoute la secrétaire d’État. “Il faut aussi évoquer la dimension environnementale avec davantage de particules fines et donc davantage de pollution. Enfin, il est aussi prouvé qu’en termes de mobilité c’est plutôt la diminution des vitesses maximales qui permettrait d’améliorer la situation et non pas l’inverse, une étude récente de l’IBSR venant encore de le prouver de manière concrète”. (avec Belga)