250 emplois menacés à la VRT selon le syndicat socialiste
La direction de la VRT n’a pas caché vendredi, dans une communication au personnel, le choc qu’elle a ressenti en prenant connaissance de l’ampleur des efforts demandés par le nouveau gouvernement flamand. Le syndicat socialiste CGSP parle de 250 emplois menacés.
“Nous sommes très choqués par ce que nous avons lu des économies imposées à la VRT et nous comprenons la grande inquiétude qui règne au sein de la VRT et dans le secteur des médias”, écrit l’administrateur délégué de la radio-télévision flamande de service public, Paul Lembrechts.
“Selon les chiffres budgétaires, il s’agit de 2,4 millions d’euros en 2020, un montant qui grimperait chaque année jusqu’à 12 millions d’euros en 2024. Mais il y a plus: en raison notamment de la non-indexation de la dotation et des coûts du vieillissement, l’économie totale grimperait à plus de 40 millions d’euros en 2024”, ajoute le patron de la VRT.
Paul Lembrechts a rencontré le nouveau ministre flamand des Médias, le CD&V Benjamin Dalle. “Notre priorité est maintenant le budget 2020, car les premières économies se feront bientôt ressentir.” Il évoque un plan déjà préparé pour maintenir le fonctionnement de la maison.
Cela signifie, selon le porte-parole de la VRT, Bob Vermeir, qu’il ne faudra pas couper dans les dépenses en personnel ni dans l’offre dès l’an prochain. Le plan d’économie de 2016 court toujours, incluant des départs naturels. “Provisoirement, nous pouvons absorber les nouvelles économies”, selon lui. Pour la suite, la direction de la VRT réclame une concertation avec le gouvernement flamand.
“Après douze années d’économies, nous sommes déjà un opérateur public efficace et nous voulons le rester afin de renforcer la Flandre”, expose Bob Vermeir. La morosité qui régnait vendredi dans les couloirs de la VRT, à l’annonce de ces chiffres, va bien au-delà du boulevard Reyers, fait-il observer. Elle touche aussi le secteur de la création, qui bénéficie indirectement de moyens de la VRT.
Le syndicat socialiste CGSP parle de 250 emplois menacés. “C’est aussi une agression contre l’autonomie de la VRT. Certains veulent en faire un média d’État!”, a dénoncé Wies Descheemaeker (CGSP), réclamant un entretien immédiat avec le ministre-président flamand, Jan Jambon (N-VA).
Le ministre Dalle, quant à lui, n’a pas confirmé le chiffre de 40 millions, qui est selon lui le résultat d’un calcul interne à la VRT. Il renvoie aux prochaines confections budgétaires et à la préparation du nouveau contrat de gestion, et promet un dialogue sur la manière dont les efforts seront réalisés. “Il est clair qu’un exercice d’efficience touchera aussi la VRT, mais nous envisagerons en priorité des non-remplacements de départs à la pension”.
Dans l’opposition, le sp.a a dénoncé une intention larvée du gouvernement, depuis 2014 déjà, de réduire la VRT à un rôle de petit opérateur qui ne serait plus pertinent dans le paysage audiovisuel, aux dépens des auditeurs, des téléspectateurs et des internautes.
Belga