Woluwe-Saint-Pierre : des militants d’Amnesty ont manifesté devant l’ambassade de Chine

Une petite dizaine de militants d’Amnesty International se sont rassemblés jeudi matin devant l’ambassade de Chine à Bruxelles. Munis d’une banderole et de haut-parleurs, ils ont diffusé via un enregistrement sonore les noms des signataires de la pétition contre le projet de loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.

En Belgique francophone, près de 9.000 personnes ont réclamé des autorités chinoises qu’elles renoncent au projet de loi.

Alors que le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale chinoise se réunit du 18 au 20 juin, l’ambassade de Chine a refusé d’accepter les pétitions d’Amnesty, y compris par voie postale. Les militants ont dès lors choisi de manifester leur opposition au projet de loi concernant “l’établissement et le renforcement” des mesures de sécurité nationale à Hong Kong à l’aide de haut-parleurs, devant l’ambassade à Woluwe-Saint-Pierre. “Puisque les autorités chinoises ne veulent pas nous lire, elles vont nous entendre“, a expliqué Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty.

L’action était autorisée par la commune et le nombre de participants restreint en raison du coronavirus. Le dispositif sonore devait scander les noms des signataires durant une heure. Finalement, l’action a été interrompue après une demi-heure à la suite de plaintes transmises à la police. “On ne sait pas si ces plaintes ont été émises par le voisinage ou par l’ambassade elle-même“, a constaté une militante.

Philippe Givron, coordinateur Chine pour Amnesty Belgique, a tout de même pu glisser une enveloppe avec la pétition signée à travers les grilles de l’ambassade. “À l’heure où un projet de loi sur la sécurité nationale met gravement en danger les droits et libertés fondamentaux des personnes à Hong Kong, le maximum de pression doit être mis sur les autorités chinoises pour qu’elles abandonnent ce projet“, rappelle Amnesty International.

Le projet de loi permettrait notamment au gouvernement chinois d’implanter à Hong Kong un Bureau de la sécurité nationale du Ministère de la sécurité publique, connu pour de graves violations des droits humains en Chine, selon Amnesty. Il autoriserait en outre le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale à adopter une législation ciblant “le séparatisme, la subversion du pouvoir de l’État, le terrorisme et l’ingérence étrangère” à Hong Kong.

La loi pourrait par ailleurs être utilisée rétroactivement, indiquait jeudi l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Source : Belga / Image : Google Maps

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18 juin 2020 - 14h11
Modifié le 18 juin 2020 - 14h28