Visites limitées en prison : plusieurs familles de détenus lancent une action en justice contre l’État belge

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Les visites en prison hors surveillance sont toujours interdites suite aux mesures sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19. Cette décision, “sans explication des autorités”, indigne plusieurs familles de détenus qui se sont organisées avec le Collectif de luttes anti-carcérales (CLAC) pour organiser une action collective en justice contre l’État belge pour violation des droits humains des personnes détenues et de leurs proches.

Depuis le 12 mars, le droit de visite dans les prisons est restreint à sa plus simple expression. Si les visites dans les prisons ont pu reprendre fin mai après une suppression complète durant plus de deux mois, celles-ci sont assorties de règles contraignantes. Ainsi, les visites sans surveillance, les VHS, ne sont toujours pas acceptées.

“Les détenus et leurs proches se voient donc infliger un traitement discriminatoire par rapport au reste de la société quant au respect de leur droit à la vie privée et familiale”, estiment les familles de détenus, réunies autour du Collectif de luttes anti-carcérales (CLAC), pour lancer une action collective en justice contre l’État belge pour violation des droits humains des personnes détenues et de leurs proches. “Des contacts ont été pris avec des avocats, qui sont en train d’examiner le dossier”, précise le communiqué de ces proches de détenus.

Voir aussi : Face au Covid-19, des visites limitées dans les prisons : les proches demandent des adaptations (vidéo)

“Pendant les semaines durant lesquelles les restrictions étaient allégées presque dans tous les secteurs (le contact physique dans les maisons de retraite était redevenu permis, les lieux de prostitution étaient ouverts à nouveau…) Pendant tout ce temps-là, on nous a pris tous nos droits humains – depuis le 13 mars, on ne peut plus toucher notre proche”, s’indigne notamment Iris Greeven, dont le mari est en prison, et qui ne peut donc le voir lors d’une VHS. “Nous exigeons de recevoir une compensation pour toute l’inhumanité qu’on a dû supporter ces dernières semaines.”

Si Iris Greeven se dit “consciente” que la situation est compliquée actuellement, avec des chiffres de nouvelles contaminations au Covid-19 à la hausse, elle demande que dès que la situation sanitaire sera plus stable, “nos droits seront respectés et qu’on nous rende tous nos droits humains dès ce moment. Qu’on arrête de nous ignorer et de nous oublier ! (…) Les personnes qui veulent nous suivre dans cette plainte peuvent trouver mes coordonnées sur la page Facebook « La Clac – No Prison » et « les familles de détenus – families gedetineerden »”.

Gr.I. – Photo : ASBL Droit de Visite