Les syndicats de la SNCB B-IT et YPTO tirent à boulets rouges sur leur management

Ras-le-bol total chez SNCB B-IT et la filiale IT YPTO. Après avoir appris l’an dernier l’externalisation d’une partie de leurs compétences vers l’Indien Tata Consulting Service, les représentants du personnel affirment ne toujours pas avoir accès à des informations fiables pour l’avenir de la société. Plus globalement, ils dénoncent, dans une lettre ouverte à la CEO Sophie Dutordoir, une dégradation continue du travail en raison d’un management changeant, auquel ils ne semblent plus faire confiance.

Dans cette lettre datée du 11 février dernier, CGSP-Cheminots, CSC Transcom, Setca et leurs homologues néerlandophones, affirment “avoir été patients” mais estiment nécessaire de désormais s’adresser à la CEO, dont l’énergie les a “enthousiasmés“, par défaut “d’interlocuteur désireux de maintenir une concertation et une paix sociale” dans ces deux services IT.

Un des éléments de départ ? L’annonce en 2018 de l’externalisation “d’une grande partie des activités IT de la SNCB IT et de YPTO vers Tata Consulting Service“. Les syndicats affirment avoir dû attendre “plusieurs mois” pour recevoir “un semblant d’information“. Des séances d’information plus pointue auraient ensuite été données aux chefs d’équipe, qui n’auraient pas tous transmis l’ensemble des données aux travailleurs, créant dès lors une inégalité entre les collaborateurs.

De plus, ces “team lead” auraient reçu “des informations partielles et changeantes”, notamment sur la question de savoir quels travailleurs allaient devoir repostuler pour leur emploi. Pour les représentants syndicaux, ce nouvel épisode est une preuve de plus des nuisances de l’instabilité du management. “Depuis Madame Schoubs, la tête n’a fait que changer”, dénoncent-ils. Chaque remplacement a provoqué une dégradation de la situation sous tous ses aspects, selon eux. “Tant d’un point de vue ambiance de travail que pour les conditions de travail et enfin un point qui vous concerne tout particulièrement, la qualité!

Parmi les problèmes liés au management, les syndicats dénoncent purement et simplement des mensonges, des changements de propos en fonction de l’interlocuteur, un manque de concertation; soit l’oubli “d’un élément essentiel à toute entreprise: l’humain”.

Certains faits concrets de remplacement problématique, de voyage payé au frais de la société à un externe ou encore de manque de formations pour les travailleurs sont également décrits dans la missive. Ils s’inquiètent aussi des conditions de travail des collaborateurs de TCS, ainsi que de leur niveau de compétence. “Aujourd’hui, les mots ne suffisent plus, seuls comptent les actes“, estiment les syndicats en listant leurs revendications.

Parmi celles-ci figurent entre autres le retour d’un vrai dialogue social, une définition claire des fonctions, des interactions entre les différentes unités et service, au sujet des formations ou encore une garantie que tous les postes ouverts seront attribués à des internes YPTO ou B-IT en priorité sauf pour les postes de direction et de management SNCB où la publication se fera au niveau HR Rail. “De notre côté nous sommes prêts pour différentes actions si nous ne sommes pas entendus et nous espérons pour le bien de tous que nous ne devrons pas arriver à cette extrémité“, concluent-ils.

BELGA

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27 février 2019 - 12h34
Modifié le 27 février 2019 - 12h34