Procès de l’attentat du Musée juif : les policiers français qui ont arrêté Mehdi Nemmouche entendus ce lundi

Une nouvelle journée d’audience s’ouvre ce lundi au Palais de justice de Bruxelles dans le procès de l’attentat du Musée juif. Les policiers français qui avaient arrêtés Mehdi Nemmouche doivent être entendus. 

Le revolver acheté en Espagne sous une fausse identité

Le revolver que le tueur du Musée juif de Belgique a utilisé notamment pour abattre les époux Riva avait été acheté sous une fausse identité en Espagne, a expliqué lundi matin devant la cour d’assises de Bruxelles un enquêteur de la police judiciaire fédérale. Cette arme se trouvait dans la poche de Mehdi Nemmouche au moment de son arrestation.

Au total, cinq projectiles issus du revolver ont été retrouvés au Musée juif, dont trois dans les corps d’Emanuel Riva, Miriam Riva et Alexandre Strens. Six jours après l’attaque, il sera retrouvé opérationnel dans la poche du veston de Mehdi Nemmouche lors de son arrestation dans un bus à Marseille. L’arme est aussi visible sur des photos et vidéos qui figuraient dans l’ordinateur portable que transportait l’accusé. De marque Llama, l’arme a été vendue en octobre 2006 dans un magasin de La Jonquera, en Espagne, près de la frontière française, à un homme ayant présenté un passeport allemand. Le revolver était neutralisé, tout comme des pistolets et fusils achetés par la même personne à la même époque. Les enquêteurs ont rapidement pu établir que le ressortissant allemand qui apparaissait comme étant l’acquéreur avait été victime d’une usurpation d’identité. Ils ont aussi appris qu’un pistolet Glock acquis par la même personne avait été utilisé lors d’un règlement de comptes à Avignon, dans le sud de la France.

Lors d’une audition, Nacer Bendrer, qui est accusé d’avoir fourni des armes à Mehdi Nemmouche, avait reconnu se rendre parfois en Espagne. Son ami Mounir Attallah avait lui été plus précis, indiquant qu’il avait déjà été plusieurs fois à La Jonquera pour y fréquenter des prostituées. La ville frontalière est réputée dans le milieu criminel du sud de la France, notamment comme plaque tournante du trafic de drogue, a souligné l’enquêteur de la PJF devant la cour.

Le site du musée a été consulté depuis la Chine et la Turquie quand l’accusé s’y trouvait

Il ressort de l’enquête que le site internet du Musée juif de Belgique a été consulté depuis la Chine, la Turquie et la France lorsque l’accusé Mehdi Nemmouche s’y trouvait, a indiqué lundi devant la cour d’assises de Bruxelles la juge d’instruction Claire Bruyneel.

Les enquêteurs ont procédé à des analyses croisées des visites du site internet du Musée juif et des adresses IP utilisées à cette fin. Il en ressort que le site web a été consulté depuis la Turquie entre les 16 et 19 février 2014, alors qu’il est établi que Mehdi Nemmouche a quitté Istanbul le 21 février de la même année. Le 13 mars, alors que l’accusé était à Hong Kong, l’interface du musée a été visitée depuis une adresse IP basée en Chine.

La semaine suivante, tandis que Mehdi Nemmouche se trouvait chez sa grand-mère à Tourcoing, le site a enregistré des visites depuis la France. Si les dates coïncident, ni Hong Kong, ni la Turquie n’ont pu apporter d’éléments supplémentaires permettant d’identifier la ou les personnes ayant consulté le site internet de l’établissement. Les vérifications internationales effectuées par les enquêteurs ont corroboré les éléments dont ils disposaient concernant les déplacements de Mehdi Nemmouche entre sa sortie de prison fin 2012 et son arrestation à Marseille en mai 2014, a souligné la juge Bruyneel.

Belga

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28 janvier 2019 - 11h16
Modifié le 05 février 2019 - 14h32