Les normes à Bruxelles doivent être adaptées pour permettre le déploiement de la 5G

Les normes de rayonnement en vigueur à Bruxelles doivent être adaptées pour permettre un déploiement de la 5G dans la capitale, estime lundi l’Institut belge des postes et télécommunications (IBPT) dans une étude. Sans cela, aucune nouvelle radiofréquence ne peut être mise en service. 

Une étude a été réalisée à la demande du ministre des Télécommunications Alexander De Croo (Open Vld) et de la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault (cdH). Le régulateur des télécoms s’y est limité à son expertise technique pour déterminer les conditions nécessaires en matière de normes de rayonnement à la lumière du développement souhaité de la 5G, le réseau mobile de cinquième génération. Il ne s’est donc pas penché sur les questions environnementales ou de santé publique.

Des normes 50 fois plus strictes à Bruxelles

La Région bruxelloise applique, en matière de rayonnement, une limite cumulative pour les opérateurs mobiles réunis, alors que la Flandre et la Wallonie fixent une limite par antenne. Partout, les normes de rayonnement sont cependant plus strictes que celles recommandées par la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants et l’Union européenne, constate l’IBPT. Elles le sont même près de 50 fois plus dans la capitale, ajoute l’Institut.

Pour le déploiement des réseaux mobiles actuels, les normes de rayonnement bruxelloises sont ainsi plus de quatre fois plus strictes que les normes flamandes et presque deux fois plus que celles en vigueur au sud du pays. Modifiées en 2014, elles ont tout de même permis de déployer la 4G “dans des conditions plus ou moins acceptables“.

Des réseaux saturés

Mais les réseaux mobiles (2G, 3G, 4G) sont déjà clairement saturés dans le cadre de la norme actuelle de 6 V/m”, prévient le régulateur des télécoms. En ce qui concerne les futurs réseaux mobiles, en l’occurrence la 4,5G et la 5G, Bruxelles est en outre plus de sept fois plus strict que la Flandre et plus de deux fois plus que la Wallonie. Cela a pour effet de réduire la flexibilité pour le déploiement du réseau, notamment en termes de localisation optimale des sites.

Cela a aussi un impact sur la couverture, par la limitation des émissions par antenne, et donc sur la qualité du service fourni aux utilisateurs, analyse l’IBPT. “Sans un assouplissement des normes de rayonnement bruxelloises, aucune nouvelle radiofréquence ne peut être mise en service aujourd’hui“, estime l’Institut. “La suppression progressive attendue des technologies 2G et 3G à partir de 2020 ne permettra pas de fournir une solution pour le déploiement de la 5G dans la Région de Bruxelles-Capitale sans une adaptation des normes de rayonnement actuelles“, ajoute-t-il. Et une mise hors service combinée de la 2G et de la 3G avant le déploiement de la 5G n’est pas une option réaliste, selon le régulateur.

L’IBPT déconseille vivement une limite cumulative inférieure à 14,5 V/m à Bruxelles pour une fréquence de 900 MHz, compte tenu de l’augmentation attendue du trafic de données et d’un déploiement souhaité de la 5G. Il propose de se rapprocher de la norme européenne, ce qui pourra garantir la capacité et la qualité des réseaux mobiles, et d’adopter dès lors la norme supérieure à 14,5 V/m et jusqu’à 41,5 V/m. “Cela nous permettra de faire partie de la tête du peloton européen en matière de déploiement de réseaux 5G“, conclut l’Institut.

Belga 

Partager l'article

22 octobre 2018 - 18h27
Modifié le 22 octobre 2018 - 18h27