80 opposants à la construction de la prison de Haren ont été arrêtés

Une centaine d’opposants à la construction d’une prison de 1.200 détenus se sont rassemblés sur le site du Keelbeek pour bloquer la reprise du chantier. En ce lundi matin, la manifestation s’est passée dans le calme. Il y avait cinq points de blocage aux entrées du chantier. Les activistes étaient reliés entre eux par des tubes et attachés aux grilles ainsi qu’à des dispositifs en béton au sol. En tout, 80 personnes ont été arrêtées. Elles ont été libérées vers midi.

Pour rappel, l’état fédéral a attribué un marché au consortium privé Cafasso pour construire une prison de 1.200 détenus sur le site de Haren. Depuis le départ, ce projet fait l’objet de nombreuses contestations. Les premières viennent des riverains qui craignent la présence de l’établissement. Ensuite, on retrouve les défenseurs de la nature puisque jusque là, le Keelbeek était une zone verte et agricole. Enfin, les magistrats se plaignent également du projet dénonçant sa taille ainsi que son emplacement. En effet, les détenus devront être transférés chaque jour en direction du palais de justice de la place Poelaert ce qui multipliera les convois, les embarras de circulation et le nombre de kilomètres parcourus.

En plus, les opposants dénoncent un contrat très avantageux pour le consortium. Au final, l’état paiera plus cher la prison harenoise que s’il l’avait construite lui-même.

Une manifestation pacifique

Cependant, Cafasso dispose de tous les permis nécessaires et le chantier de préparation du terrain a débuté voici quelques mois. Aujourd’hui, une vingtaine d’opposants manifestent devant les grilles. Certains se sont attachés aux barrières et se sont emmitouflés dans des couverture de survie. D’autres jouent de la musique. La police est arrivée sur le site et a arrêté une vingtaine de personnes

Pour les opposants, le blocage du site s’imposait puisque Cafasso a accéléré son chantier alors que l’auditeur du conseil d’Etat a remis son avis demandant l’annulation du permis. Les opposants attendant donc avec impatience la décision du conseil d’Etat sachant qu’il est rare qu’il ne suive pas les recommandations de l’auditeur. Il devrait arriver prochainement.

“Cafasso ne respecte pas le processus démocratique puisqu’il accélère ses travaux alors que ses permis risquent d’être annulés, explique un de fondateurs du mouvement d’opposition, Jean-Baptiste Godinot. Nous demandons la révision complète de ce projet. La prison n’est pas la solution puisqu’elle détruit les gens qui redeviennent ensuite nos voisins. En plus, ce projet est une hérésie. On parle de réchauffement climatique et on va bétonner 20 hectares de terres arables. Cela n’a aucun sens.” 

Reportage de Sabine Ringelheim et Yannick Vangansbeek

V.Lh./crédit: BX1

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11 février 2019 - 13h24
Modifié le 11 février 2019 - 16h27