Des filles prennent la place de Reynders et du CEO de l’Union belge

Une action de Plan International organisée à l’occasion de la journée internationale de la fille de mercredi a permis à plus de 500 d’entre elles de prendre la parole, à des niveaux de pouvoir divers et dans 60 pays différents, afin de mobiliser le public en faveur de l’égalité des genres. Sept jeunes femmes belges de 15 et 24 ans ont pris la place de dirigeants politiques, académiques, médiatiques, d’entreprises… afin d’imposer leurs idées, dont elles ont débattu avec l’association au préalable.

 

“Girls Takeovers” a pour but de “rappeler que les filles n’ont toujours pas le même statut que les garçons. Y compris chez nous”, souligne Plan International Belgique, qui met la défense des droits des filles au cœur de son action.La situation des filles est loin d’être rose à l’échelle mondiale. Moins valorisées, moins scolarisées, moins bien payées, davantage l’objet de violence, les filles continuent de porter le poids de stéréotypes, de préjugés et de discriminations qui limitent leur potentiel.”

“Les filles doivent oser s’affirmer” 

Mercredi, Diane Delava, 23 ans, remplace le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders lors d’une réunion de travail à son cabinet axée sur la protection des filles dans les conflits armés. Elle prendra également la parole au nom du vice-Premier ministre à ce sujet lors d’une conférence organisée par le Bureau des relations extérieures de la province de Liège à 18h15 à l’ULg.
Le 2 octobre dernier, c’est Tiffany Van Eeckhoudt (19 ans) qui s’est installée dans le siège du CEO de l’Union belge de football (URBSFA), Koen De Brabander. Elle a dirigé la réunion du comité de direction, participé à un séminaire de l’UEFA sur la diversité et l’inclusion, et à une réunion de travail sur le football féminin. “Je me suis vraiment senti le chef, j’avais vraiment l’impression d’avoir du pouvoir, sans être sous pression. C’était quelque chose de différent”, s’est amusée la jeune femme, qui a également pu s’entretenir avec le coach national Roberto Martinez, certains Diables Rouges ou encore la capitaine des Red Flames Aline Zeler. “J’ai participé à cette campagne pour montrer aux filles qu’elles étaient elles aussi capables de prendre le pouvoir et de l’assumer. Que ce soit dans le football, dans le choix des études ou vis-à-vis de ce qu’on essaie souvent de leur imposer, les filles doivent oser s’affirmer”, martèle-t-elle.

Même opération chez Bel RTL et à l’Université de Mons

“Elle a pris ma place et elle l’a très bien fait”, a estimé M. De Brabander. “Avoir une femme dans un comité apporte une autre manière de voir, c’est certainement une valeur ajoutée. Le football est encore un monde d’hommes, nous manquons de femmes. Elles ont en tout cas certainement leur place, tant au sein du football en général qu’au sein de notre fédération.” Le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, les recteurs de l’Université de Mons Calogero Conti et d’Anvers Herman Van Goethem, la rédactrice en chef de Bel RTL Barbara Mertens, le directeur des programmes de VTM Ricus Jansegers et Gert Verhulst, du “Gert Late night show”, sur la chaîne Vier ont eux aussi été amenés à céder leur siège à une jeune femme.
Au niveau mondial, le Premier ministre canadien Justin Trudeau ainsi que le chef de la police nationale ougandaise ont également accepté de laisser leur place. “L’action menée aujourd’hui vise à rappeler la réalité des discriminations à l’égard des filles, mais surtout à montrer leur potentiel et à briser les clichés en les mettant là où on ne les voit pas assez: au pouvoir”, explique Régine Debrabandere, directrice de Plan International Belgique.

Belga
Images Belga 

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11 octobre 2017 - 15h53
Modifié le 11 octobre 2017 - 16h28