Quels sont les dangers des perturbateurs endocriniens ? Le Sénat s’est penché sur la question

Des sénateurs se sont penchés sur les risques liés aux perturbateurs endocriniens. Ils prônent la mise en place d’un plan d’action pour les limiter. Mais quels sont réellement les dangers ? Réponse avec Alfred Bernard, toxicologue à l’UCL.

Pour le toxicologue, le plan d’action qui sera prochainement présenté est nécessaire car il permettra de supprimer certaines substances dangereuses. Il nuance cependant “il faut avant tout se tourner progressivement vers un mode de vie plus sain”.

Ces perturbateurs sont des substances chimiques qui peuvent perturber le système endocrinien, c’est-à-dire le fonctionnement des hormones. Plusieurs dizaines de substances peuvent être associées à des pathologies comme la fertilité, le diabète, ou même l’obésité.  “Il faut toutefois être prudent car certaines associations de substances ne sont pas causales. Ce sont des associations secondaires liées à notre mode de vie. Ce qui est probablement causal, ce sont les associations avec des expositions précoces : pendant la vie fœtale, pendant la petite enfance. Ici, la causalité est évidente”, précise Alfred Bernard. Il faut donc faire particulièrement attention aux populations plus à risques, comme les femmes enceintes et les enfants.

Selon lui, le principe de précaution ne doit pas prévaloir car il faut, avant tout, évaluer les risques au niveau des individus. Il précise encore “ces pathologies énoncées sont multifactorielles” (alimentation trop riche, sédentarité, etc.). Elles ne sont donc pas uniquement liées aux perturbateurs endocriniens. Beaucoup sont “causées par notre mode de vie malsain”.

L’homme se veut prudent mais pas alarmiste. Ce qui est essentiel, c’est d’abord de cibler “tout ce qui est plastique et conservateurs”. 

 

 

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07 mars 2018 - 19h39
Modifié le 07 mars 2018 - 19h39