Crise des migrants : le MR dénonce l'”indignation sélective” de l’opposition face aux propos de Theo Francken

Le président du MR Olivier Chastel a dénoncé mardi l'”indignation sélective” de l’opposition francophone, particulièrement virulente après les propos de Theo Francken en faveur d’un refoulement des bateaux de migrants en route vers les côtes européennes (push back) et de la conclusion d’un accord en ce sens avec la Tunisie.

(Cette opposition francophone) s’est nettement moins émue des propos tenus en février 2016 par le président du parti socialiste flamand John Crombez. Celui-ci soutenait pourtant à l’époque un +push back+ des migrants arrivant en Grèce par la Turquie“, a commenté M. Chastel mardi soir dans un communiqué.

Des propos qui interviennent après la levée de bouclier de l’opposition suite aux déclarations du Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Théo Francken. Il avait évoqué hier la possibilité de nouer un traité avec la Tunisie pour y renvoyer les migrants fuyant de Libye. “Il faut pouvoir renvoyer les bateaux, trouver une manière de contourner l’article 3 de la Convention européenne des Droits de l’homme, et la jurisprudence doit s’y adapter”, a-t-il ajouté.

Pour le patron du MR, le gouvernement de Charles Michel “respecte et continuera de respecter” le droit international ainsi que toutes les conventions internationales, “en particulier la Convention Européenne des Droits de l’Homme et notamment son article 3“.

Pour les réformateurs, la priorité aujourd’hui est de mettre fin à l’immigration illégale ainsi qu’au trafic d’êtres humains organisé par les passeurs.

Il importe également de renforcer les frontières extérieures de l’Europe et leur surveillance“, juge Olivier Chastel. “Il est enfin essentiel de conclure des accords migratoires avec des états tiers et de favoriser l’accueil dans les pays voisins, afin de mettre un terme au business des passeurs et aux dramatiques noyades en Méditerranée. Cela implique un renforcement du soutien envers ces pays tiers“.

Pour le président du MR, le gouvernement belge n’a pas à rougir de sa politique migratoire. “Notre pays a accueilli 40.000 demandeurs d’asile en trois ans. La Belgique est le 7e pays européen le plus accueillant. L’an dernier, 52% des demandes d’asile ont débouché sur une reconnaissance du statut de réfugié. Notre pays a accordé plus de visas humanitaires par an que pendant tout le gouvernement Di Rupo. La Belgique est donc une terre d’accueil et aussi un Etat de droit, comme le prévoit l’accord de gouvernement qui nous guide jusqu’à la fin de la législature“, conclut M. Chastel.

L’opposition rejette l’argument d’indignation à géométrie variable

Les réactions de l’opposition ne se sont pas faites attendre. Pour l’Ecolo Georges Gilkinet, “cet argument du MR sur les “indignations à géomètre variable” de l’opposition fédérale est aussi minable qu’indigne“.

Avec Belga

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06 juin 2018 - 10h20
Modifié le 06 juin 2018 - 11h35