Bruxelles présente son plan stratégique pour la gestion du sans-abrisme en 2020
Lutte contre la perte du logement, remise au logement assorti d’un accompagnement individuel prolongé, soutien à des projets innovants et renforcement des services de guidance, maisons d’accueil et autres travailleurs de rue: tels sont les objectifs du virage qu’amorcera l’an prochain la Région bruxelloise dans la gestion du phénomène du sans-abrisme.
Le ministre de l’Action sociale, Alain Maron (Ecolo), a présenté vendredi les grands axes du plan stratégique 2020 visant à renforcer la politique d’aide aux personnes dans cette situation. Ce plan mettra davantage l’accent qu’auparavant sur le travail dans la durée.
Le dernier dénombrement du nombre de sans-abri à Bruxelles (novembre 2018) faisait apparaître la présence dans les rues de la capitale de 4.187 personnes sans-abri dont 612 enfants. Selon Alain Maron, ce constat a conduit le collège de la Commission Communautaire Commune (CoCom), composé des ministres bruxellois, a adopter un plan stratégique qui prévoit, sans attendre les arbitrages encore à effectuer en mars prochain, une augmentation des moyens budgétaires de 15 millions d’euros pour la lutte contre ce phénomène et en particulier les politiques visant à sortir durablement les personnes sans abri de la rue. Un budget d’1,4 million d’euros sera ainsi consacré à des initiatives destinées à prévenir la perte de logement pour les plus démunis.
A l’autre bout, la capacité de remise directe en logement, des personnes dans la rue, sera sensiblement renforcée. Dans le viseur, celles qui n’accèdent plus à un logement fixe en raison de leur état de santé mentale ou d’addictions. Le dispositif “Housing first” (‘logement d’abord’) consiste à leur procurer un accès à un logement individuel tout les accompagnant durablement sur le plan psycho-médico-social pour améliorer les autres pans de leur vie. En récupérant ses droits sociaux, la personne paie un loyer dans le cadre d’un contrat de bail.
A Bruxelles, quatre dispositifs de Housing first accompagnent actuellement les occupants dans 104 logements. Cette capacité sera doublée l’an prochain, via un budget supplémentaire de 650.000 euros auxquels s’ajouteront 1,4 million d’euros pour accroître l’offre de logements disponibles via le logements publics et ceux gérés par les Agences immobilières sociales (AIS). Selon Alain Maron, la capacité d’accompagnement Housing First sera portée à 400 logements d’ici la fin de la législature.
Plus largement, l’ensemble des opérateurs du secteur seront renforcés l’an prochain: les opérateurs subventionnés (9 centres de jour; 7 maisons d’accueil, 11 services de guidance à domicile, 3 opérateurs de travail de rue et 2 centres d’accueil d’urgence) verront leurs moyens augmenter de 4 millions d’euros). Le renforcement des 16 maisons d’accueil agréées par la Cocof sera envisagé. Le New Samusocial sera renforcé via 11% des moyens supplémentaires, sans compter le montant de près d’1,2 million de subvention annuelle accordé à l’asbl faîtière Bruss’help.
■ Un reportage de Pierre Baudot et Charles Carpreau.
Source/Image: Belga