8 mars : des chercheuses de l’ULB en grève pour dénoncer une concurrence nuisible aux femmes

Grève Chercheuses ULB - Logo - 8 mars 2019

Des dizaines de chercheuses de l’Université libre de Bruxelles (ULB) seront en grève ce vendredi, dans le cadre de l’appel du Collectif 8 mars à la grève totale des femmes. Rassemblées au sein du mouvement “Chercheuses en grève”, elles dénoncent un monde de la recherche trop compétitif, qui nuit davantage aux femmes.

Le mouvement “Chercheuses en grève” dénonce “que les politiques mises en place à l’ULB prônent la productivité, l’excellence et la concurrence sur base des systèmes de rankings”, qui classent les universités dans le monde selon notamment le nombre de publications des chercheurs, explique l’une des ses membres.

Cela engendre des difficultés qui touchent autant les hommes que les femmes. “Mais les femmes paient un prix plus fort car elles subissent des discriminations supplémentaires”, souligne cette chercheuse de l’ULB.

“Les femmes moins valorisées”

Avec cette logique de productivité, la transmission du savoir est quelque peu mise de côté, déplore-t-elle. “Certaines femmes donnent beaucoup d’heures de cours et y tiennent. Elles publient moins et sont donc moins valorisées car seuls les articles sont pris en compte.” Les tâches administratives, essentiellement assumées par des femmes, sont aussi dépréciées. Ce système implique également qu’un chercheur doit être mobile internationalement. “Pour les femmes, avec leur vie de famille, ces exigences sont déplacées. Ce n’est pas possible d’y répondre mais elles mènent tout de même un travail de qualité.”

Par ailleurs, une femme est souvent jugée moins crédible. “À qualité de travail égale, on constate que les travaux réalisés par des hommes sont plus cités que ceux des femmes. Cela accentue l’idée que les hommes sont plus crédibles et sérieux.”

La recherche reste d’ailleurs fort masculine. “Les étudiantes sont majoritaires mais plus on grimpe dans la hiérarchie universitaire, moins les femmes sont présentes”, pointe la chercheuse de l’ULB. “Les femmes se posent davantage de questions avant de postuler à une fonction car elles ont d’autres responsabilités” ou croulent sous le poids de la charge mentale. “Un homme aura plus tendance à bénéficier du travail abattu par sa compagne pour avancer dans sa carrière.”

Vendredi, un piquet de grève non-bloquant sera installé à l’entrée du campus du Solbosch de l’ULB. À 12h30, un rassemblement est prévu avant le dépôt des revendications au rectorat.

Avec Belga – Photo : Facebook “Chercheuses de l’ULB en grève”

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06 mars 2019 - 12h58
Modifié le 06 mars 2019 - 13h35