Le plan de lutte contre les violences faites aux femmes évalué à mi-parcours : “75% des actions ont été réalisées”

Le plan du gouvernement bruxellois destiné à lutter contre les violences faites aux femmes, adopté en juillet 2020, a été évalué par le secteur associatif.

Le gouvernement bruxellois s’était engagé en début de législature à mettre en place un plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce plan a été mené par la secrétaire d’État bruxelloise en charge de l’Égalité des chances Nawal Ben Hamou (PS) et adopté en juillet 2020 par le gouvernement bruxellois. Celui-ci présentait 56 actions à mener d’ici la fin de la législature pour lutter au mieux contre ces violences et aider les victimes : protection, accompagnement, formation étaient notamment au programme.

Lire notre article du 16 juillet 2020 | Le gouvernement bruxellois adopte un plan de lutte contre les violences faites aux femmes

Ce plan prévoyait une évaluation intermédiaire par le secteur associatif, avec présentation par chaque ministre d’exposer ses mesures pour aider à la mise en œuvre de ce plan. La secrétaire d’État Nawal Ben Hamou a présenté cette évaluation, ce mardi matin lors de la Commission Égalité des chances du Parlement bruxellois. “Cette évaluation est importante, car elle nous permet de nous remettre en question. Il est également sain d’avoir les avis d’acteurs externes”, dit-elle dans Le 12h30.

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Selon l’élue socialiste, cette évaluation est importante pour faire évoluer le plan. “Les actions ne sont pas figées. On a par exemple eu les problématiques autour de #balancetonbar et nous avons dû réagir. Cela n’était pas prévu dans le plan à l’origine”, raconte-t-elle. “Nous avons travaillé avec le secteur associatif et des acteurs du terrain pour prendre de nouvelles mesures, notamment l’organisation de formations et de projets spécifiques”.

La secrétaire d’État ajoute que l’évaluation intermédiaire annonce “75% d’actions réalisées” : “On va désormais ajuster le plan et s’adapter à l’évolution de la société en incluant certaines problématiques qui n’étaient pas aussi présentes en 2020”, dit-elle.

“Manque de vision”

L’évaluation n’est toutefois pas totalement positive, selon un autre acteur. Le Conseil bruxellois de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes indique ainsi à la RTBF que l’engagement du gouvernement est à saluer, mais que ce plan “manque de vision politique régionale et intégrée de lutte contre la violence”. Le conseil regrette ainsi un manque de moyens contre les inégalités sociales et l’autonomie économique et financière des femmes. Il pointe encore le fait que le plan parle peu des jeunes, “public particulièrement vulnérable”, ou des travailleuses du sexe. Il demande aussi une vision plus intersectionnelle et inclusive.

L’avis de ce conseil consultatif a notamment été discuté, ce mardi matin, lors de la commission Égalité des chances du Parlement bruxellois.

■ Interview de Nawal Ben Hamou (PS), secrétaire d’État bruxelloise à l’Égalité des chances, par Vanessa Lhuillier dans Le 12h30.