Logements énergivores interdits d’indexation ? “On doit en rediscuter” estime Bernard Clerfayt
La secrétaire d’État au logement, Nawal Ben Hamou (PS), souhaite limiter l’indexation des loyers des logements avec une pauvre performance énergétique. Après une discussion au gouvernement bruxellois, la mesure n’a pas encore fait l’objet d’un accord formel.
Comme l’a expliqué Nawal Ben Hamou sur l’antenne de + d’Actu, jeudi dernier, près de 65% des 250 000 logements qui disposent actuellement d’un certificat PEB en Région bruxelloise enregistrent des performances énergétiques de classe E, F ou G, soit les catégories concernées par la proposition de limitation d’indexation des loyers. Une mesure encore en discussion malgré une réunion du gouvernement, annonce Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et des Pouvoirs locaux (DéFi).
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“Nous pensons qu’il est très important d’aider tous les ménages face à la crise énergétique, la hausse des factures est insupportable pour tout le monde, plus spécialement pour les ménages précarisés. Il est essentiel qu’on trouve des solutions pour gérer le prix de l’électricité, le prix du gaz, que le fédéral prenne des mesures de manière forfaitaire. Je plaide pour qu’il y ait un chèque énergie pour chaque ménage et certainement pour les plus précaires” avance le ministre.
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Bernard Clerfayt redoute un effet pervers d’un blocage pur et simple d’indexation des loyers. “ Il faut que le propriétaire soit encouragé à faire des travaux économiseurs d’énergie pour que le plus vite possible, la facture diminue. Il faut voir si cette mesure des blocages des loyers ne risque pas d’empêcher le propriétaire de faire des travaux. Si en bloquant les loyers, on réduit l’offre de logements, ce sont ces locataires-là qui n’en trouvent pas et qui paieront plus cher.”
Pour le ministre, l’enjeu, c’est la charge énergétique. “Nous n’avons pas encore pris de mesure au gouvernement, nous réfléchissions à la meilleure manière d’avoir des mesures. Nous pensons que c’est ce qui est important pour le locataire précaire, qui est face à une facture énergétique qui vient de faire x3 ou x4. Il payait avant 200 euros, il va payer 600 ou 800 euros. Ce qui est important ce n’est pas de faire une petite réduction sur son loyer, ce qui est important, c’est que la facture énergétique revienne à des niveaux normaux. Nous voulons des solutions qui marchent, qui fonctionnent qui soient efficaces.”
► Retrouvez en intégralité l’interview de Bernard Clerfayt
■ Anaïs Corbin/ Une interview de Fabrice Grosfilley