Sécurité et emploi: David Leisterh consulte et espère des négociations “pendant l’été mais avant le 21 juillet, ce serait un miracle”

A défaut de pouvoir lancer, au stade actuel, des négociations à proprement parler en Région bruxelloise, le chef de file du MR bruxellois, David Leisterh,  procède ce mercredi et jeudi à une nouvelle série d’auditions d’acteurs de la société civile, dans les locaux du Parlement bruxellois. Un tour consultations avec la sécurité, l’économie et l’emploi au menu.

Au rayon politique, c’est le silence radio sur les démarches entreprises par David Leisterh, pour tenter de rapprocher les points de vue, côté francophone, entre le MR, Les Engagés et surtout le PS. Hormis avec le PTB dont le MR et les Engagés ne veulent entendre parler, la seule possibilité de tripartite associerait ces deux formations au PS. Mais vendredi dernier, le Bureau politique du Parti Socialiste bruxellois a réitéré sa demande de voir proposée par les informateurs bruxellois du MR “une note programmatique précise rencontrant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux” de Bruxelles. Celle-ci doit être assortie d’une trajectoire budgétaire pluriannuelle détaillée, “ne procédant pas d’un régime d’austérité néfaste pour le corps social bruxellois”, avait précisé le PS bruxellois.

“Il y a une négociation politique qui prend son temps mais je suis prêt à prendre ce temps pour constuire un accord de majorité le plus solide possible, avec des partenaires reponsables, de manière officielle ou officieuse, peu importe,” précise ce mercredi David Leisterh à notre micro. “Et prendre le temps de rencontrer tous ces acteurs à Bruxelles qui ont énormément de choses à me dire.”

Si le libéral bruxellois a “un délai dans la tête” pour aboutir à de vraies négociations en bonne et due forme, il “ne veut pas s’enfermer dans un agenda. J’espère pendant l’été, je sais que tout le monde est conscient de l’urgence à Bruxelles. Il s’agit ne pas perdre trop de temps mais il faut aussi prendre le temps nécessaire pour créer de la confiance et construire un accord de grouvernement le plus solide posible. Avant le 21 juillet, sauf miracle, ce sera très compliqué, mais on ne sait jamais.”

■ David Leisterh au micro de Fabrice Grosfilley

 

Ce mercredi, il entend des personnalités actives dans les domaines de la sécurité et de l’économie.  Il commence à 12h30 par le Procureur Général Frédéric Van Leeuw, avant un entretien avec le CEO de BECI, Thierry Geerts et le secrétaire général de cette organisation représentative des entreprises de la capitale, Jan De Brabanter. Julie Huntz (UNIZO), Jean-Claude Praet et Bruno Gérard (Bruxeo), ainsi que Julie Lambotte de l’UCM sont également annoncés.  Suivront, de 14h30 à 15h30, Florence Lepoivre (FGTB), Emmanuel Deroubaix (Solidaris-non-marchand), Benoît Dassy (CSC), et Michaël Dufrane (CGSLB),  A 15h30, il en reviendra au domaine de la sécurité en écoutant Jurgen de Landsheer, chef de corps de la zone de Bruxelles-midi, et Sophie Lavaux, directrice générale de Safe Brussels.

Jeudi, matin, il recevra, à partir de 9 heures, des représentants du réseau sociétal du logement (Societal Housing Network – SoHoNet) et ensuite l’Ordre des architectes.  L’après-midi, à partir de 14 heures, il entendra à raison d’une heure pour chacun d’eux, plusieurs directeurs des Organismes d’Intérêt Public bruxellois (dans l’ordre Bruxelles Propreté, Société du Logement de la Région Bruxelloise – SLRB, et Citydev).  Il terminera ce nouveau tour d’horizon avec Cédric Bossut, directeur de Beliris.

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Les syndicats remettent leur “socle minimal” de priorités

La FGTB, la CSC et la CGSLB ont remis leur cahier de revendications à David Leisterh. Les syndicats ont rappelé leur ferme opposition à toute réforme de l’État entraînant la régionalisation de nouveaux pans de la sécurité sociale, du droit du travail, de la culture ou de l’enseignement, autant de “menaces” sur la solidarité entre travailleurs et régions.   Ils ont également rejeté toute politique d’austérité qui pourrait “menacer la viabilité des services publics et du secteur non-marchand”. Ils ont en outre plaidé pour une révision concertée de la fiscalité bruxelloise afin de répondre aux besoins des Bruxellois et d’assurer une répartition équitable des richesses produites.

Selon leur communiqué commun diffusé en marge de la réunion, les syndicats bruxellois ont encore appelé au maintien des priorités partagées entre le gouvernement régional et les interlocuteurs sociaux adoptées depuis 2015, à la négociation d’un accord social en début de législature et à la poursuite d’une gestion paritaire des organismes para-régionaux liés aux compétences de la sécurité sociale.Face à la précarisation de l’emploi, les syndicats ont insisté sur la nécessité de développer des politiques qui “garantissent des emplois de qualité et renforcent les droits des travailleurs par des inspections accrues” et sur l’importance de sécuriser les parcours de formation ainsi que le financement du secteur de l’insertion socio-professionnelle.

Autre préoccupation exprimée: une politique régionale ambitieuse en matière de logement passant par la création de logements publics et sociaux supplémentaires et la rénovation du parc existant, mais aussi par une forme de régulation des loyers.

Soulignant l’importance des métiers de la santé et du social, ils ont jugé nécessaire d’attirer et de retenir les talents, face à la pénurie avérée dans ces secteurs
A l’attention de ceux qui en douteraient encore, ils ont redit leur opposition à une limitation des allocations de chômage dans le temps.

Enfin, les organisations syndicales ont plaidé pour la création de zones dédiées à l’activité économique et industrielle, pour diversifier les emplois locaux. Ces activités devront “promouvoir la circularité et minimiser les impacts environnementaux”, ont-ils souligné.

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03 juillet 2024 - 14h47
Modifié le 03 juillet 2024 - 18h12