Malgré le déconfinement, les services d’aide psychologique se poursuivent
Peur, anxiété, insécurité. La crise du coronavirus et les mesures de confinement vous ont peut-être touché sur le plan psychologique. Dès le début du confinement, plusieurs services ont été mis en place ou renforcés pour apporter un soutien psychologique aux personnes en ressentant le besoin. Le déconfinement progressif a démarré, mais leur travail est loin d’être terminé.
Depuis le 21 mars, à la demande du SPF Santé publique, des volontaires de la Croix-Rouge spécialisés dans l’aide psychosociale d’urgence sont présents en renfort au personnel répondant du call-center fédéral (le 0800/14.689). En six semaines, les volontaires francophones ont traité plus de 1 000 appels. “Au début, c’était surtout des personnes qui avaient peur d’être contaminées, qui étaient angoissées à l’idée qu’un de leurs proches attrape le virus et en décède. Aujourd’hui, les personnes qui nous appellent sont souvent des personnes dépressives ou isolées, qui souffrent d’un sentiment de lassitude avec le confinement”, explique Emmanuel Tonneau, coordinateur pour le service d’intervention psychosociale d’urgence de la Croix Rouge. Après l’annonce du déconfinement progressif, le nombre d’appels a diminué, passant d’une cinquantaine d’appels par jour, à une trentaine. “Cela dépend du fédéral, mais je pense qu’on continuera notre travail jusqu’à ce qu’il y ait nettement moins d’appels“, estime Emmanuel Tonneau.
Deux volontaires et un coordinateur sont toujours présents quotidiennement au call-center situé à Louvain pour aider à répondre aux appels de 9h à 18h.
Moins d’appels, mais plus de consultations
De leur côté, les services de santé mentale de la capitale continuent aussi leur travail. Ensemble, ils ont mis en place fin mars une ligne d’écoute à destination des professionnels de la santé mais aussi des particuliers (02/501.01.27, 02/501.01.28 et 02/501.01.29). Un service qui devrait se poursuivre au moins jusqu’au mois de juin. “On a eu beaucoup d’appels de personnes isolées, de familles qui étaient déjà en détresse avant le confinement mais aussi beaucoup d’appels directement liés au coronavirus et à l’angoisse que la situation pouvait susciter“, explique Benoît Deléhouzée, responsable du service d’aide psychologique au sein d’Entr’Aide des Marolles et qui était parfois au bout du fil. En plus de cette ligne d’écoute, les services de santé mentale bruxellois ont bien souvent continué de travailler pour assurer le suivi psychologique des personnes. Un suivi principalement effectué à distance, sauf pour les situations les plus difficiles. “Depuis hier (le début du déconfinement, ndlr), de plus en plus de personnes reviennent dans nos locaux“, indique Benoît Deléhouzée.
Du côté des psychologues indépendants et des unités psy de certains hôpitaux, on se prépare aussi à l’augmentation des consultations dans les prochains jours et prochaines semaines. Difficile à dire à l’heure qui l’est si la situation inédite vécue ses dernières semaines aura un impact psychologique sur le long terme pour certains Belges. Cela dépendra aussi de la tournure des prochaines semaines et des prochains mois. “L’impact sera plus important s’il y a une deuxième vague de contamination et qu’il faut à nouveau se confiner. Là ce sera un gros coup dur”, confie Emmanuel Tonneau.
Besoin d’aide ?
Plusieurs services d’aide et d’écoute sont à votre disposition si vous en avez besoin. En plus de ceux mentionnés ci-dessus, il y a également au niveau bruxellois le 0800/35.243 qui vient en soutien à la population en cas d’urgences sociales. Les répondants peuvent soit répondre directement aux demandes, soit orienter vers les services compétents. Le numéro est accessible en semaine entre 8h00 et 20h00, et le week-end entre 10h00 et 18h00.
Émilie Eickhoff – Photo : Belga/Siska Gremmelprez