Unia estime que les droits des seniors en maison de repos n’ont pas été assez respectés durant la pandémie

Ce constat se base sur les réponses apportées par pas moins de 80 professionnels du secteur.

Les droits humains des seniors vivant en maison de repos n’ont pas été suffisamment respectés durant la pandémie conclut une étude publiée vendredi par Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées. Ce constat se base sur les réponses apportées par pas moins de 80 professionnels du secteur (directions de maisons de repos et CPAS, juristes, ONG, gérontologues…) entre octobre 2020 et février 2021.

Les résultats de cette étude sociologique et juridique pointent du doigt la trop grande marge de manœuvre laissée aux maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR/S), qui face à la gravité de la situation, la peur et le manque de moyen et de personnel, ont édicté des mesures trop strictes, mettant à mal les droits des résidents.

“Manque d’anticipation”

Par ailleurs, l’étude dénonce le manque d’anticipation des conséquences néfastes engendrées par les mesures strictes de confinement (angoisse, agressivité, aggravation de l’état de santé), sans qu’aucune analyse préalable des autorités publiques, notamment sur les questions éthiques que cela soulève, n’ait été réalisée.

En conclusion de ce rapport, il apparaît que les droits humains des seniors ont davantage été impactés que ceux des autres groupes de population, “dans l’intérêt de protéger la collectivité au détriment de leurs droits individuels“, tout en disqualifiant “leur autonomie, leur volonté, ou encore leur capacité d’autodétermination et de raisonnement”.

Cette pandémie a mis en évidence certaines limites du modèle organisationnel actuel des MR/S, en même temps qu’elle révèle les solidarités et les capacités de mobilisation et de réactivité dont ses acteurs ont su faire preuve. D’ici 2050, 1 personne sur 6 dans notre société aura plus de 65 ans. La pandémie nous offre l’opportunité de construire un processus pour une ‘nouvelle normalité’” pose à la réflexion Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Belga