Les psychologues réagissent aux mesures du CNS : “Il manque une politique cohérente de soutien à la motivation”

Grand Place Vide Cyclistes - Belga Thierry Roge

Pour bon nombre de personnes, les nouvelles mesures sanitaires adoptées par le Conseil national de sécurité vont être “un grand revers”, parce que personne ne s’attendait à ce qu’une seconde vague d’infection se présente si tôt, estime Omer Van den Bergh, psychologue de la santé à la KULeuven et membre du groupe de travail “Psychologie & Corona” qui conseille le groupe chargé de la stratégie de sortie du confinement (GEES). “L’appétit social va être douloureux”, reconnait-il.

“La prise de conscience de l’importance des règles va aller en augmentant, mais il y aura sans l’ombre d’un doute des individus qui vont s’en lasser. Il y aura un groupe qui va se détourner des règles”, selon l’expert.

De manière régulière, le professeur Maarten Vansteenkiste (UGent), psychologue, mène une enquête sur les comportements et les motivations des gens durant la période de crise sanitaire de la pandémie de coronavirus. Les mesures du 14 juillet démontrent que les gens éprouvent des difficultés à respecter les règles sociales, d’autant plus durant les vacances. “Ce qui manque est une politique cohérente de soutien à la motivation. Cela signifie que l’on ne se concentre pas seulement sur l’information et la communication, mais aussi que l’on intègre des éléments de gestion du comportement”, développe le psychologue. De la sorte, les individus peuvent s’identifier avec des objectifs et commencer à se sentir aussi en partie responsables, explique-t-il.

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Un test d’autoévaluation peut par exemple contribuer à déterminer si l’on s’en sort bien. Ce qui peut aussi aider est un système de monitoring aisé et compréhensible qui permet à la population de suivre la situation. Avec un code couleur, il est plus facile de comprendre si la tournure des évènements va dans la bonne direction ou non, de même que quand et quelle sera la prochaine phase, suggère le psychologue.

Enfin, à l’aide de modèles sociaux dans de petites vidéos, l’“étiquette” en temps de coronavirus pourrait être démontrée, ajoute-t-il. Dans des scénarios spécifiques, il est de la sorte possible de présenter comment éviter le risque dans des situations sociales comme un barbecue ou une fête.

Le fait que les enfants soient exclus de la bulle est selon l’expert un élément positif. “En effet, en les intégrant, la bulle de cinq serait vraiment très étroite. De plus, avant 12 ans les enfants ont un réseau plus restreint au sein duquel ils sont autonomes”, ajoute Omer Van den Bergh.

Avec Belga – Photo : Belga/Thierry Roge