Le confinement, un bienfait pour la qualité de l’air à Bruxelles ? “C’est très difficile à évaluer”

Les mesures de confinement, la diminution des déplacements, le recours au télétravail, la baisse du trafic sont bénéfiques pour la qualité de l’air. Pour autant, il est difficile de quantifier les effets de ces nouvelles habitudes imposées par la lutte contre le Coronavirus.

Compte tenu de la baisse d’activités, de la diminution drastique du trafic routier et aérien, on peut s’attendre sur le plan qualitatif à des effets sur les paramètres liés à la pollution automobile, comme le dioxyde d’azote (NO2). Mais quantitativement c’est très difficile à évaluer“, explique Philippe Maetz de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE). Car d’autres éléments interviennent dans ces analyses. Ainsi, les conditions météorologiques, comme le vent ou la pluie, influencent également les concentrations de polluants dans l’air.

L’Agence européenne de l’Environnement a observé une forte baisse de la pollution – en particulier des concentrations de dioxyde d’azote – dans les zones où les mesures de confinement ont été les plus strictes pour combattre le Coronavirus, comme Milan, Bergame, Barcelone ou Madrid. L’organe a publié les résultats de ses analyses dans un article.

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Pour Bruxelles, poursuit Philippe Maetz, en comparant les concentrations de NO2 sur l’ensemble des stations de mesure du 16 au 22 mars, “on observe une baisse importante par rapport à la même semaine en 2019. On pourrait en déduire que les mesures de confinement ont bel et bien un impact. Les relevés de la station Arts-Loi, notamment, particulièrement exposée à la pollution automobile, sont très bas. Mais une comparaison identique réalisée sur une semaine au mois de février, bien avant le confinement, donne les mêmes résultats.” Impossible donc de conclure à ce stade que nos nouvelles habitudes de vie aient joué un rôle.

Nous manquons de recul. Si les mesures de confinement se poursuivent encore trois à quatre semaines, l’impact météorologique sera davantage “moyenné” et quantifier deviendra plus facile“, estime Philippe Maetz.

Quant aux effets sur la nature, et en particulier la faune, il est là aussi bien trop tôt pour avancer des données scientifiques.

Sabine Ringelheim – Photo : Belga 

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26 mars 2020 - 11h39
Modifié le 26 mars 2020 - 11h40