L’appel des urgentistes : “N’oubliez pas de soigner vos autres maladies !”

Urgences - Hôpital Saint-Pierre - Belga Thierry Roge

Avec l’épidémie de Coronavirus, certains patients semblent hésiter à faire le suivi de leurs autres pathologies. Les médecins de l’UZ Brussel rappellent qu’ils sont bien en mesure d’accueillir tous ceux qui en ont besoin. Sans risque pour leur santé.

“On a vu arriver un enfant en pleine crise d’appendicite, et un adulte avec un AVC avancé. Tous les deux avaient pourtant des signes avant coureurs…” Le constat de ces membres du personnel de l’UZ Brussel est criant. Pour eux, pas de doute, c’est une conséquence malheureuse du confinement et de l’épidémie de Coronavirus.

Dans une vidéo, le professeur Dr Ives Hubloue rappelle que “les hôpitaux du pays se sont organisés pour accueillir efficacement les malades du Coronavirus mais aussi tous les autres”. Il explique : “si par exemple vous avez une sensation d’oppression à la poitrine ou des difficultés à trouver vos mots, n’hésitez pas à contacter le service des urgences le plus proche de votre domicile”.

Sa consœur, Karlien François embraye : “à l’attention des malades mais aussi des familles et amies : notre organisation est structurée pour accueillir tous les malades. Si vous avez un problème, contactez un médecin”. Elle insiste : “Ensemble, nous organisons la continuité des soins médicaux de tout le monde, que les patients soient ou non atteints du coronavirus”.

Rassurer sur l’absence de risque de contamination

Même constat au Chirec où le directeur général médical Philippe El Haddad avoue être dérouté : “Cela fait dix jours qu’on se demande où sont nos patients ?”. Un jour normal, le site de Delta accueille jusqu’à 150 urgences. “On est tombé à 50 par jour en moyenne, dont 90% pour des symptômes de Coronavirus”. Le calcul est vite fait. Un faible nombre d’accidents de travail ou de la route grâce au confinement. Mais pourquoi rien d’autre, ou presque ? Philippe El Haddad s’inquiète pour ses patients âgés et fragiles, parfois isolés : “En général, nous avons des victimes d’infarctus, d’embolie pulmonaire, des personnes qui souffrent de coliques ou de douleurs abdominales… Il est à craindre que ceux-là restent chez eux sans demander d’aide”. Avec évidemment la risque d’aggraver leur cas.

Pourtant, dans chaque hôpital, des mesures sont prises pour éviter que les patients qui présentent ne serait-ce que des symptômes de Covid-19 ne croisent les autres. Entrées séparées, désinfection systématique…

Les médecins précisent ne pas remettre en cause le confinement tel qu’organisé en Belgique, “ce qu’il y a de mieux dans la situation actuelle”, glisse l’un-d’eux. Mais ils insistent pour que chacun fasse attention à lui et conserve les réflexes qui sauvent.

Michel Geyer – Photo : illustration Belga/Thierry Roge

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26 mars 2020 - 17h51
Modifié le 27 mars 2020 - 15h53