Commission Covid : les institutions spécialisées ont fait part de leur extrême détresse

La commission spéciale COVID du Parlement bruxellois reprenait ses travaux ce jeudi, après deux semaines d’interruption. Les témoignages relevaient notamment la détresse des personnes en situation de handicap. Ainsi que celle de leurs proches.

 « Nous devions auditionner des soignants, des acteurs de première ligne » explique Magalie Plovie (Ecolo) « ici ce sont plutôt des acteurs de deuxième ligne, après vérification toutes étaient bien disponibles pour participer ». 

Pour le secteur des association bi-communautaire, Sophie Vankrienge raconte l’angoisse des résidants. « Voici un cas parmi d’autres, celui d’une mère âgée qui a récupéré à domicile son fils trisomique de cinquante ans, elle était contrainte de le stimuler et de le sortir elle-même. Cela la rendait malade, elle avait 80 ans… », des situations d’angoisse résultant de la fermeture des institutions.

Devant une assemblée attentive et globalement convaincue, la présidente de l’association des institutions bicommunautaires raconte, presque en s’excusant « notre quotidien, c’est d’entrer dans la chambre de quelqu’un et de découvrir que les murs sont remplis d’excréments ». Elle revient aussi sur l’obligation de porter le masque dans les espaces partagés « càd dans les lieux de vie de nos résidants. Qui ici porte le masque quand il est dans son salon ? » silence de plomb dans l’assemblée… Les exemples s’accumulent « les personnes en situation de handicap doivent voyager seules en ambulance, mais elles ne comprennent pas ce qu’il leur arrive ! »

La socialiste Delphine Chabbert demande « pensez-vous qu’il faut un plan spécifique pour le bien-être mental à Bruxelles ».

Le Directeur de la Ligue Bruxelloise pour la santé mentale réchauffe tout de même l’atmosphère « s’il y a une chose positive dans la crise actuelle, c’est qu’on parle de la santé mentale… »

Repenser tout la communication

De sa voix douce, comme un synonyme d’une infinie patience, il émet un souhait à destination des autorités : « Depuis le début de la pandémie, la pédagogie et la prévention se font sous forme de menace » explique-t-il « on dit aux gens, ‘si vous ne respectez pas les gestes barrière, il arrivera ceci ou cela’, ce sont des discours qui tiennent quelques jours ou semaines, mais pas durant des mois ».

Les constats s’enchaînent, souvent durs, à propos de la santé mentale « oui, les femmes sont + à risque », il ajoute aussi « les hommes  restent dans l’idée qu’ils doivent contenir leurs émotions. Cela évolue mais lentement ». Et puis il y a les impossibilités pratiques « comment voulez-vous parler de violences quand l’auteur est à côté, la question se pose de la même manière pour les jeunes qui sont mal à l’aise avec leur famille… ».

Interpellé par le MR sur la situation des jeunes en errance, il explique les antennes développées sur les campus, « il y a effectivement beaucoup de stress liés à la désorganisation des études. De manière générale, le travail intersectoriel fonctionne bien s’il est pré-existant. C’est évidemment plus difficile de mettre en place de nouvelle collaboration » .

La semaine prochaine, il sera question d’emploi avec les auditions d’Actiris ainsi que des Ministres Trachte et Clerfayt.

M.G.