Bientôt une levée des mesures en Belgique ? Le baromètre Corona et le CST en discussions

Un nouveau comité de concertation est prévu le 11 février. Mais dès ce jeudi, dans Le Soir, le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet plaide pour un passage du baromètre Corona en orange. Et il n’est pas le seul à envisager une telle levée des mesures.

Dans une interview accordée au quotidien Le Soir, ce jeudi, le ministre fédéral de la Mobilité et vice-Premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo) est le premier ministre du gouvernement d’Alexander De Croo (Open VLD) a proposé le passage du baromètre Corona du code rouge, en place depuis la semaine dernière, au code orange.

“On va continuer à surveiller les statistiques publiées au quotidien par Sciensano mais il est temps de passer à autre chose”, insiste-t-il. Le ministre demande que l’accent soit notamment mis sur l’aération : “On sait que le virus est aéroporté, il est donc essentiel de travailler à la ventilation surtout en intérieur, dans les écoles où cela peut affecter la capacité de concentration”.

Si ce code orange est appliqué, cela signifie la fin des heures de fermeture pour le secteur de l’horeca, le port du masque obligatoire uniquement pour le personnel de l’horeca, une capacité limitée de 60 à 90% selon la taille des salles pour les événements en intérieur et la fin des restrictions pour les événements en extérieur.

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Pas encore des chiffres probants

Normalement, ce baromètre est soumis aux chiffres d’hospitalisations et d’admissions aux soins intensifs. Le code orange peut ainsi être activé si le nombre de nouvelles hospitalisations pour une contamination au Covid-19 (et non pas avec) reste entre 65 et 149 par jour en moyenne. Et si le nombre de patients aux soins intensifs traités pour Covid-19 soit limité entre 300 et 500.

À la date du 2 février, selon l’institut belge de Santé publique Sciensano, la moyenne d’admissions pour Covid-19 sur les sept derniers jours est de 367 et il y a 432 patients toujours hospitalisés aux soins intensifs. Une seule condition est donc réunie pour envisager un code orange, si l’on s’en tient à la feuille de route proposée par le Comité de concertation fin janvier.

En prime, il se confirme que le sous-variant BA.2, un variant similaire à Omicron (BA.1), développe de plus en plus de cas en Belgique. La semaine dernière, l’étude de détection des variants circulants menée par la KULeuven et l’UZ Leuven confirmait que 5,6% des nouveaux cas de Covid-19 sont issus de ce variant BA.2, déjà dominant au Danemark. Et selon les scientifiques à l’origine de cette détection, ce variant sera probablement dominant d’ici un mois. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime toutefois que les premières informations autour de BA.2 montrent que ce sous-variant n’est pas plus sévère que BA.1.

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De nombreuses mesures levées en Europe

Ces demandes de levée des mesures sanitaires suivent finalement une tendance européenne : plusieurs pays ont déjà décidé d’assouplir les mesures ces derniers jours. Le Danemark a décidé voici une semaine de suspendre le pass sanitaire, de ne plus rendre obligatoire le port du masque et de rouvrir ses boites de nuit et ses grands événements. La décision a été suivie le lendemain par la Norvège alors que la Suède prévoit ces mêmes mesures le 9 février prochain. Seules les voyages internationaux resteront plus sévèrement contrôlés.

En Angleterre, le port du masque n’est plus obligatoire en intérieur et le pass sanitaire a été suspendu pour les événements publics. Ce pass sanitaire n’a également plus cours en Catalogne alors qu’en France, depuis ce mercredi, le port du masque n’est plus obligatoire en extérieur et les jauges dans les lieux où l’on est assis ont été supprimées.

La fin du Covid Safe Ticket ?

Outre ces mesures, le Covid Safe Ticket fait également l’objet de beaucoup de discussions parmi les experts. La plupart des épidémiologistes, virologues et autres spécialistes demandent que ce Covid Safe Ticket soit supprimé dans sa forme actuelle. Vu que la vaccination n’empêche pas, actuellement, une contamination au Covid-19 via ce variant Omicron, certains estiment que le CST ne joue plus son rôle. Dans La Dernière Heure, Yves Coppieters, épidémiologiste à l’ULB, plaide plutôt pour une obligation du port du masque et des mesures pour assurer l’aération dans les lieux fermés.

Le virologue de la KULeuven Marc Van Ranst plaide pour sa suppression : “Le CST ne permet plus de ralentir l’épidémie”, dit-il dans La DH. Philippe Devos, chef adjoint des soins intensifs au Mont Légia, dit pour sa part que les autotests se sont démocratisés, ce qui fait que de nombreuses personnes, positives avec un autotest, préfèrent éviter la confirmation via un test PCR pour conserver leur CST. Ce qui implique un plus grand risque de contaminations suite à la présence de ces personnes positives dans des lieux avec CST.

Grégory Ienco

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03 février 2022 - 14h30
Modifié le 03 février 2022 - 16h56