Procès des attentats de Bruxelles : Abdeslam nie tout, Abrini affirme que ce procès est “du théâtre”
Un nouveau volet s’ouvre ce mercredi, devant la cour d’assises de Bruxelles. Les 10 accusés – dont un, présumé mort en Syrie, fait défaut – sont interrogés de façon croisée, autour de différents thèmes. Ce premier jour d’interrogatoire est consacré à la personnalité des accusés.
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La présidente de la cour, Laurence Massart, a choisi la technique de l’interrogatoire croisé pour rendre les débats plus dynamiques et “essayer de comprendre qui est qui, qui faisait quoi, et qui était où“, a-t-elle expliqué lundi.
Sept des neufs accusés présents au procès ont confirmé leur participation : Mohamed Abrini, Sofien Ayari, Ali El Haddad Asufi, Bilal El Makhoukhi, Hervé Bayingana Muhirwa ainsi que Smail et Ibrahim Farisi. L’accusé Osama Krayem a d’ores et déjà annoncé qu’il n’y participerait pas. Salah Abdeslam répond aux questions mais nie les faits qui lui sont reprochés.
Deux semaines ont été prévues pour ces prises de paroles.
S’il avait un temps été envisagé de siéger le vendredi, habituellement jour de relâche, l’idée a finalement été abandonnée.
09h44 – Comme attendu, Osama Krayem fait valoir son droit au silence
Depuis plusieurs semaines, Osama Krayem ne participait plus aux débats, demandant systématiquement à rejoindre la cellule du Justitia, où se tient la cour d’assises. Il a seulement assisté à quelques jours de témoignages de victimes et de parties civiles.
Ces derniers jours, il avait repris son habitude de quitter la salle d’audience dès le début de la journée.
Le 1er février dernier, son avocate, Me Gisèle Stuyck, avait prévenu que son client ne s’exprimerait pas lors de son interrogatoire. “Cela n’a rien à voir avec la question des transferts“, avait-elle précisé, ajoutant qu’elle donnerait un mot d’explication avant que ne débute l’interrogatoire des accusés.
La présidente de la cour d’assises a tout de même souhaité poser une question mercredi matin à Osama Krayem, lui demandant de se lever. Ce qu’il a renoncé à faire, ne daignant pas s’exprimer. Laurence Massart lui a alors demandé s’il souhaitait faire valoir son droit au silence, et l’intéressé a répondu par l’affirmative avant de retourner en cellule.
Tous les autres accusés sont restés en salle d’audience.
Seul Ibrahim Farisi, qui comparait libre au procès, manquait à l’appel en début de journée.
L’interrogatoire a ensuite pu commencer. Dans un premier temps, la présidente s’intéressera à la personnalité des accusés, avant d’interroger ces derniers sur les faits de manière croisée.
Bilal El Makhoukhi, qui fait partie du “groupe de Laeken“, est le premier à répondre aux questions de Laurence Massart.
11h24 – “Si j’étais honnête, je ne serais pas ici”, reconnait Bilal El Makhoukhi
Pour débuter l’interrogatoire, Laurence Massart a commencé par poser trois questions concernant la reconnaissance des faits : “Êtes-vous en aveu d’avoir participé aux faits qui ont abouti à la double explosion à Zaventem ?“, a-t-elle interrogé, avant de poser des questions similaires pour Maelbeek et la participation à une organisation terroriste. À trois reprises, l’accusé a répondu par l’affirmative.
La présidente de la cour a ensuite demandé à Bilal El Makhoukhi de revenir sur plusieurs aspects de sa vie, notamment sa relation avec sa famille à l’heure actuelle. “Quand j’étais plus jeune, ça se passait bien avec les parents et, maintenant, ils viennent me voir en prison, on a toujours des contacts“, a raconté l’accusé, confirmant ensuite que les rapports étaient plus compliqués avec l’un de ses trois frères.
Abordant le parcours scolaire chaotique et le début de vie active compliqué du trentenaire, Laurence Massart a indiqué que la mère de Bilal El Makhoukhi avait expliqué que son fils avait du mal à trouver du travail et que c’était difficile pour lui, car ses frères avançaient dans la vie. “Elle a dit ça pour me protéger“, a soutenu l’accusé.
Éludant le passage en Syrie de l’intéressé, qui sera abordé plus tard, l’interrogatoire s’est ensuite dirigé vers son retour en Belgique. “J’étais bien amoché“, a reconnu Bilal El Makhoukhi. “Je devais recommencer à marcher, car j’ai une prothèse en dessous du genou. Je n’ai pas été au centre de rééducation, je l’ai fait par moi-même.” Sur sa santé psychologique : “le moral n’était pas bon, quand je suis revenu, ça a été un choc. J’étais tellement dans l’ambiance là-bas que j’avais l’impression de n’avoir jamais vécu ici (…). Je ne suis pas revenu volontairement. J’ai essayé de me faire soigner en Syrie, ça n’a pas marché. On m’a placé des broches extérieures, puis j’ai été en Turquie et on m’a mis des broches intérieures. J’avais encore mon pied à ce moment-là, mais il ne fonctionnait plus, la balle avait transpercé et coupé les nerfs. J’ai donc été amputé ici en Belgique.”
“À mon retour, je suis déprimé, j’ai envie de retourner en Syrie. Je n’avais pas de loisirs, je lisais des livres religieux. J’avais gardé des contacts avec des gens sur place pour essayer de repartir“, a déclaré l’accusé. “Quand j’ai été arrêté, j’avais une fenêtre pour repartir grâce à Laachraoui et El Bakraoui.”
Interrogé sur ses relations avec les autres protagonistes du dossier, Bilal El Makhoukhi a expliqué avoir connu Hervé Bayingana Muhirwa par un ami commun. “On allait au café tous les trois“, a-t-il dit.
En Syrie, il admet avoir rencontré Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats de Paris. C’est aussi là-bas qu’il se liera d’amitié avec Najim Laachraoui, l’un des kamikazes de Zaventem, qu’il ne connaissait que de vue lorsqu’il vivait en Belgique. Il a également admis avoir bien connu Khalid El Bakraoui, qui s’est fait exploser à Maelbeek.
La présidente de la cour a ensuite demandé à l’accusé quelles étaient ses qualités et ses défauts. Face à l’absence de réponse, elle a alors déroulé les attributs cités par Bilal El Makhoukhi lors de ses auditions et celles données par sa famille. “Vous êtes protecteur envers vos frères, pas méchant, pas extravagant, réfléchi, pas influençable, honnête…“. “Si je l’étais, je ne serais pas ici“, a réagi le trentenaire. Concernant les défauts, ce dernier a reconnu à demi-mot être têtu, parfois sec et renfermé.
Pour finir, Laurence Massart l’a questionné sur sa kounia (nom de guerre, NDLR). “Vous avez longtemps nié porter la kounia Abou Imrane, mais en juillet 2022, vous l’avez reconnu. Pourquoi ce revirement ?” “Il y a le fait que mes avocats m’ont convaincu, mais aussi les écoutes à la prison de Bruges. Sans ça, j’aurais peut-être continué à nier“, a reconnu Bilal El Makhoukhi.
Connu pour son départ en Syrie où il est parti combattre le régime dans les rangs de l’État islamique (EI), Bilal El Makhoukhi a, selon l’enquête relative aux attentats du 22 mars, apporté son aide à la cellule bruxelloise en tenant un rôle logistique. Il aurait également été à l’origine du recrutement de Hervé Bayingana Muhirwa.
11h35 – “J’ai une part de responsabilité” dans les attentats, reconnait Hervé Bayingana Muhirwa
Hervé Bayingana Muhirwa a reconnu, mercredi, lors de son interrogatoire de personnalité par la présidente de la cour d’assises de Bruxelles, avoir “une part de responsabilité” dans les attentats du 22 mars 2016. “Je m’expliquerai au moment voulu“, a-t-il déclaré. Il a cependant une nouvelle fois démenti être “Amine“, et a répété ne pas savoir de qui il s’agissait.
Laurence Massart a de nouveau retracé le chemin de vie de l’accusé, de sa naissance à Kigali à aujourd’hui, revenant sur les étapes marquantes de son existence, comme l’assassinat de son père, opposant politique, l’exil du reste de la famille lors du génocide en 1994, son arrivée en Belgique ou encore le décès de son petit frère en 2011.
Après un début de vie compliqué pour des raisons géopolitiques, Hervé Bayingana Muhirwa parvient tout de même à mener une vie “classique” en Belgique, il suit des études secondaires en comptabilité, qu’il finira par compléter par un bachelier dans le domaine. Tout son entourage travaille dans le social, où il finit également pas trouver sa voie : il travaille dans un centre de la Croix-Rouge pour réfugiés lors de son arrestation en avril 2016. Un travail “d’ordre social, c’est plus gratifiant que la comptabilité. On travaille avec des humains, c’est venir en aide à des gens qui ont eu quelque part le même parcours que moi, des gens qui ont dû quitter leur pays pour une vie meilleure ici“, a-t-il déclaré.
“Mais que faites-vous dans un box d’accusés ?“, lui a demandé la présidente après la présentation de son curriculum vitae des plus classiques, soulignant le total décalage entre sa volonté affichée de faire le bien et sa présence dans un tel dossier. “Ce sont des circonstances (…) que je regrette énormément. Pas les rencontres, mais ce qui m’a amené ici“, répond-il, ajoutant avoir été “forcément” touché par les témoignages des victimes qui se sont succédé le mois dernier.
Curieux de nature, très intelligent selon ses proches, Hervé Bayingana Muhirwa aime regarder des documentaires “pour passer le temps en s’instruisant“. L’un d’eux, en trois parties sur l’Islam, bouleverse sa vie. C’est le portrait fait du prophète Mahomet qui le touche, “la façon dont il a réussi à changer la société en bien“. L’objectivité du documentaire, dans lequel témoignent “des chercheurs, des historiens, des intellectuels” et dont les réalisateurs “étaient des blancs, donc pas partisans“, le convainc de poursuivre ses recherches sur le sujet. Un livre, d’un auteur non-musulman, liste les incohérences entre la Bible et la science et tend à montrer que le Coran ne présente lui pas de contradiction. C’est le déclic.
Sa conversion ne crée pas de heurt dans la famille catholique, un de ses frères s’est de son côté converti au protestantisme. Il continue d’ailleurs à participer aux fêtes chrétiennes de son entourage, et sa famille dira que l’Islam l’a apaisé après la mort de son petit frère en août 2011.
Mais le statut de converti impose-t-il une relation de soumission aux musulmans “de naissance“? “Indirectement, on devait plaire aux autres. (…) On sent qu’on a le devoir de prouver qu’on appartient bien à la communauté“, reconnait à demi-mot l’accusé, estimant qu’il s’agit d’une pression qui n’émane pas d’une personne en particulier.
13h00 – Mohamed Abrini remet en cause l’aptitude “à juger une telle affaire” de la présidente
“Pour moi, vous n’êtes pas apte à juger une telle affaire“, a lancé mercredi Mohamed Abrini à la présidente de la cour d’assises Laurence Massart. “Cette affaire nous dépasse tous”, a ajouté “l’homme au chapeau”, qui avait renoncé à se faire exploser à l’aéroport de Zaventem.
L’accusé a, dès le début des questions de la présidente, reconnu son implication dans la double explosion à Zaventem. “Je suis en aveux dès le premier jour”, a-t-il dit, expliquant ne pas avoir voulu avouer dans un premier temps, jusqu’à ce qu’un autre individu soit soupçonné d’être l’homme au chapeau.
Pour les faits survenus dans le métro, “j’ignorais que cela allait se passer à Maelbeek”, a répondu Mohamed Abrini. Quant à la participation aux activités d’un groupe terroriste, troisième et dernier chef d’accusation à son encontre, “j’ai déclaré que j’avais prêté allégeance, que j’avais rejoint l’État islamique. Mais appartenir à un groupe terroriste, je ne le dirais pas comme ça.”
“Tout le monde sait qu’à Paris, il n’y avait ni commanditaire, ni chef des opérations extérieures, ni les membres du commando des terrasses. Il n’y avait pas le sommet de la pyramide“, a fait remarquer Mohamed Abrini, faisant un parallèle avec l’absence au procès des principaux responsables des attaques à Bruxelles. Le verdict de la cour d’assises française aurait été différent pour lui et ses co-accusés à Paris si des responsables comme Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des attentats du 13 novembre, ou Oussama Atar, qui a eu le même rôle pour ceux de Bruxelles, y avaient comparu, a soutenu Mohamed Abrini.
Aux yeux de “l’homme au chapeau”, le procès en cours s’assimile à du “théâtre”, avec “ses lumières et ses costumes”, a-t-il décrit, devant une salle d’audience comble.
13h40 – “Ma présence dans ce box est une injustice”, s’insurge Salah Abdeslam
Salah Abdeslam a profité de la mention de son casier judiciaire, lors de son interrogatoire par la présidente de la cour d’assises de Bruxelles, Laurence Massart, pour s’exprimer sur son implication dans les attentats du 22 mars 2016. “Ma présence dans ce box est une injustice“, s’est insurgé l’accusé. “Je n’ai pas participé à ces faits-là. Le projet d’attaques à Bruxelles a démarré après mon arrestation et la diffusion de la photo des frères El Bakraoui. Moi, j’étais en prison et au courant de rien.”
“Si on suit la logique du parquet, si la cellule bruxelloise avait commis dix autres attentats, j’aurais été cité comme co-auteur“, a poursuivi Salah Abdeslam, avant de revenir sur le procès concernant la rue du Dries. “C’est un procès qui n’aurait pas dû avoir lieu car c’était dans la continuité du 13 novembre (attentats de Paris, NDLR)”, affirmant que, ce jour-là, il avait juste fui la planque et n’avait tiré sur personne. “On m’a fait deux procès pour les mêmes faits et j’ai pris 20 ans, je n’arrive pas à y croire.”
En préambule, le trentenaire avait répondu non aux trois questions concernant la reconnaissance d’une quelconque culpabilité pour les attaques commises à Zaventem et à Maelbeek et pour sa participation à un groupe terroriste.
Interrogé sur ses relations avec sa fiancée de l’époque et la famille de celle-ci, Salah Abdeslam a botté en touche. “Tout ce que je peux dire, c’est que c’était une bonne famille et avec elle c’était du sérieux, il y avait eu des fiançailles.”
L’homme s’est montré plus expansif sur sa famille, portant aux nues une mère “courageuse“, qui lui a donné une “bonne éducation” et un père “admirable, cultivé, réservé” et qui n’a “jamais levé la main sur moi“. Ses trois frères étaient “protecteurs et bienveillants“, mais il était particulièrement proche de son frère Brahim, membre du commando terroriste du 13 novembre. “C’était mon exemple”, a expliqué le trentenaire.
“Ma famille vient régulièrement me visiter en prison, c’est un pilier majeur de ma survie“, a ajouté Salah Abdeslam. “Je suis en prison depuis plusieurs années et je vais encore y rester pendant longtemps. C’est extrêmement difficile et, si on a pas de soutien, c’est encore plus compliqué.”
Après quelques questions sur son parcours scolaire plutôt réussi, la présidente lui a demandé comment il se projetait, à l’époque, dans la vie professionnelle. “J’aurais bien voulu être indépendant et ouvrir un commerce“, a répondu l’accusé, qui a expliqué ne pas aimer recevoir des ordres.
Sur ses qualités, Salah Abdeslam a affirmé être quelqu’un de poli, honnête et sincère. “J’ai toujours voulu faire le bien, c’est plus gratifiant que de faire le mal“, a-t-il également prétendu. Concernant ses défauts, l’accusé n’a pas vraiment pu répondre, mais a admis être réservé et influençable “quand c’est pour une bonne cause“.
Enfin, le trentenaire a confirmé qu’il portait bien la kounia Abou Abderrahman, regrettant au passage qu’on lui demande de se réexprimer sur des éléments du dossier de Paris. “Vous l’avez dit vous-même : on ne va pas refaire le procès de Paris“, a-t-il lancé à la présidente.
14h12 : Ali El Haddad Asufi veut “qu’on reconnaisse enfin son innocence”
Cinquième accusé interrogé, Ali El Haddad Asufi a déclaré qu’il souhaitait “qu’on reconnaisse mon innocence dans mon pays“. Il a répondu “non” au trois questions d’entame, tout comme Salah Abdeslam.
Al El Haddad Asufi a été condamné à 10 ans de prison dans le procès des attentats de Paris, pour participation aux activités d’un groupe terroriste, une peine assortie d’une sûreté des deux tiers. Il est désormais théoriquement libérable.
“Il fallait donner des réponses aux 3.000 parties civiles, il fallait des coupables“, a-t-il affirmé, disant qu’à ses yeux son innocence était “évidente” à l’époque, et l’est toujours. “Pas la force” de faire appel du jugement parisien après dix mois d’un procès harassant, il “mise tout sur ce procès” pour établir son innocence.
“Je n’ai pas droit à la présomption d’innocence“, a-t-il dénoncé. “Je n’y ai jamais eu droit, sinon je comparaitrais au moins libre.”
Après avoir confirmé ses rapports avec Smail Farisi et Ibrahim El Bakraoui, qu’il avait rencontrés à l’école à Ixelles, l’accusé a répondu aux traditionnelles questions des qualités et des défauts, non sans un trait d’humour.
Ali El Haddad Asufi a également indiqué avoir été chamboulé par les attentats du 22 mars. “Je travaillais à l’aéroport”, a-t-il rappelé. “On nous a demandé d’évacuer, mais on a quand même vu des choses. Un collègue a été légèrement blessé. On se dit que ça aurait pu être nous.” Lors de son arrestation, le 9 juin 2016, il se rendait chez son psychiatre
16h39 : “Je suis un corps sans âme, on m’a volé ma vie”, raconte Ibrahim Farisi
16h 46 : “Être inculpé pour Bruxelles, c’était une surprise” pour Sofien Ayari
“Être inculpé pour Bruxelles, c’était une surprise pour ne pas dire autre chose”, a répété mercredi l’accusé Sofien Ayari, interrogé par la présidente de la cour d’assises chargée de juger les attentats commis à Bruxelles le 22 mars 2016. “J’étais en prison à l’époque. Le projet a été élaboré après mon arrestation, dans la précipitation”, a-t-il déclaré, en écho aux déclarations de Salah Abdeslam.
Sofien Ayari, qui a quitté la Tunisie pour aller combattre en Syrie, n’y a rencontré aucun autre protagoniste du dossier des attentats bruxellois. “Je ne connaissais personne avant de rencontrer Osama Krayem sur le trajet du retour, puis Salah Abdeslam quand il est venu nous chercher en Allemagne”, a réaffirmé l’accusé. “Après, on n’a pas besoin de se connaître, on n’est pas non plus tombés les uns sur les autres par hasard, il y a des mises en contact, des intermédiaires”, a-t-il reconnu.
Lors de son interrogatoire, plutôt bref, Sofien Ayari a surtout relaté son départ en Syrie, anticipé d’une bonne année par la crainte que les conditions de départ deviennent encore plus compliquées, et la culpabilité qu’il avait éprouvée par rapport à sa famille, à son père et son frère en particulier, à qui il avait caché son départ. “C’est déchirant quand vous décidez de partir en sachant que vous ne reviendrez peut-être jamais.”
17h50 : Mohamed Abrini veut réfléchir au futur “afin que cela ne se reproduise plus”
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Charles Carpreau et Stéphanie Mira
Rédaction avec Belga – Dessin : Jonathan De Cesare