Faut-il organiser un hébergement pour les migrants ? “Non, Bruxelles ne devient pas un nouveau Calais”
La décision de la Région bruxelloise d’acquérir des bureaux pour accueillir des transmigrants à Haren a largement été commentée tant au niveau bruxellois que le fédéral.
La polémique a été initiée en fin d’année suite à une décision du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), annonçant l’acquisition d’un site à Haren pour installer un centre d’accueil et d’orientation pour les personnes transmigrantes. Le secrétaire d’État fédéral à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V) s’est insurgé contre cette décision, affirmant qu’il s’agissait d’une “décision inconsidérée”.
Cette série de tweets lance donc le débat : faut-il organiser un hébergement de nuit pour les migrants en Région bruxelloise ? Le député bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) estime pour sa part qu’il y a déjà un centre d’accueil organisé par la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés Mehdi Kassou, également invité dans + d’Actu. “Il y a des problèmes d’insécurité qui persistent à la gare du Nord, le sans-abrisme persiste, car on ne peut pas aider les personnes présentes illégalement sur ce territoire… Avec ces centres, on dit aux responsables des trafics d’êtres humains qu’ils peuvent continuer à faire leur business”, estime-t-il. Alors, que faire pour aider ces personnes en rue ? “Il faut une politique de migration cohérente, portée par le fédéral mais aussi la Région bruxelloise et les communes. On voit aujourd’hui que le niveau fédéral essaie de porter une politique de migration et que le niveau bruxellois (…) organise une sorte de chaos avant de pointer le fédéral“.
Un accompagnement en plus de l’hébergement
Mehdi Kassou, porte-parole de la Plateforme citoyenne BXL Refugees, supporte pour sa part l’initiative de la Région bruxelloise. “Non, ce n’est pas un nouveau Calais, c’est même tout le contraire qui se fait. Calais, ce sont des humains qui dorment dans des conditions indignes, dehors. C’était le cas à Bruxelles en 2017. Mais avec la Plateforme citoyenne, la Ville de Bruxelles et désormais la Région, la situation est différente”, dit-il. Mehdi Kassou indique que le dispositif permet un hébergement, mais permet également d’accompagner et d’informer les migrants sur les possibilités d’asile.
Gilles Verstraeten répond que le problème se veut de plus en plus important en raison d’un grand nombre de demandeurs d’asile sur le territoire. “Depuis six ans, on entend cette rhétorique de l’appel d’air. De nombreuses recherches ont prouvé l’inverse. Et de mes observations, on a toujours en moyenne entre 800 et 1 200 personnes qu’on appelle des migrants en transit. La Belgique est un pays de passage et l’a toujours été”, conclut Mehdi Kassou.
■ Le duel de + d’Actu, présenté par Fabrice Grosfilley, est à voir du lundi au vendredi à 17h00 sur BX1.