Sécurité, justice et la politique pénitentiaire: le débrief du débat sur les matières régaliennes à la chambre

Ce lundi 03 juin, Jean-Christophe Pesesse a reçu Khalil Aouasti (PS), Leila Lahssaini (PTB), Gilles Vanden Burre (Ecolo), Ismael Nuino (Les Engagés), Véronique Lederman (DéFI) et Michel De Maegd (MR). 

Ils se sont réunis pour s’exprimer autour de grandes compétences régaliennes à la chambre, dont la sécurité, la justice et la politique pénitentiaire.  

Retour sur les grands points du débat :

La sécurité 

Tous les partis s’accordent sur l’importance d’une police de proximité, à renforcer. L’opposition au fédéral souligne également la “promesse non tenue” de la Vivaldi quant à l’engagement de 1.600 policiers par an.

Pour Ecolo, il faut continuer l’effort budgétaire et rendre les fonctions dans la police plus attractives, en attirant notamment au niveau de la formation. Ils sont d’accord avec le PS pour renforcer d’un côté la police de proximité et de l’autre la lutte contre la grande criminalité et le blanchiment d’argent, qui doit être fait au niveau fédéral, au niveau du parquet. Cela permettra de décharger la police locale qui pourra se concentrer sur un travail de proximité. Il faudrait un commandement régional et pourquoi pas une fusion des zones de police pour les enjeux de grande ampleur. Khalil Aouasti entend aussi revoir la norme KUL et d’ouvrir l’enveloppe des financements des zones de police.

Le MR mentionne que le budget de notre police est dans la moyenne européenne. Ils ne s’opposent pas à répondre à une demande de fusion des zones de police, si le secteur est demandeur mais surtout plaident pour un commissaire avec une vision générale, sur les différents niveaux de police. DéFI les rejoint en pronant une prédominance du fédéral dans les crises extrêmes et une coordination plus générale des zones de police. Les Engagés ne sont pas en faveur d’une fusion des zones de police, qui n’augmenterait pas l’efficacité. Pour eux, l’urgence est de renforcer non seulement la police de proximité, mais aussi la police fédérale pour agir contre le grand banditisme. DéFI considère par ailleurs que c’est en saisissant l’argent du narco-trafic qu’on parviendra à auto-financer nos services de police.

Enfin, le PTB dénonce les mesures d’austérité européennes votées fin avril 2024 : cela va avoir un impact très concret sur nos services publics, notamment la police. Par une réforme fiscale, il considère qu’il faut aller chercher de l’argent là où on ne va pas actuellement et financer la police locale par des impôts sur les revenus du capital. Ils sont en faveur de plus de coordination, de plans globaux mais la fusion mènera probablement à des économies budgétaires : cela n’est donc pas une garantie de meilleur service public. 

La justice 

Les Engagés pointent du doigts les difficultés liées au bilinguisme demandé aux magistrats, qui entraine une paralysie dans la nomination de ces derniers. Il faut engager plus de magistrats et de greffiers, c’est l’urgence.

DéFI cible les moins bons revenus des greffiers qui constituent un frein au recrutement. Le PTB veut mettre l’accent sur une justice de proximité grâce notamment à une formation accélérée au niveau linguistique, car il faut maintenir l’exigence de bilinguisme pour les juges de paix.

Le MR entend continuer dans le sens des efforts déjà faits sous la Suédoise. Ecolo rebondit en pointant les baisses de financements faites sous ce gouvernement-là et rappelle qu’investir dans les services publics constitue un choix. Le PS, enfin, met l’accent également sur un refinancement et l’urgence de ne pas s’enfoncer dans une crise sociale en délaissant la justice de proximité. 

La politique pénitentiaire 

Les Engagés sont en faveur de la construction d’établissements pénitentiaires pour remplacer ceux qui seraient trop vétustes. Pour eux, il est aussi important de se demander comment réguler les peines et éviter une surpopulation carcérale. Il faut permettre une diminution du taux de récidives et d’accompagner les détenus tout au long de leur peine. C’est un point que rejoint DéFI qui entend revoir et repenser les sanctions. On va droit dans le mur à Haren” selon Véronique Lederman : pour son parti, rejoint par Ecolo, le PS et le PTB, il faut construire de plus petites structures pénitentiaires, dont des maisons de détention, et se concentrer absolument sur la réintégration. 

Enfin, le MR est en faveur de la création de nouvelles prisons pour punir mieux, toutes les peines.  

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04 juin 2024 - 12h09
Modifié le 04 juin 2024 - 12h48