Se loger à Bruxelles, un enjeu pour le scrutin du 9 juin 2024

L’accès au logement est compliqué à Bruxelles. Qu’on soit locataire, allocataire social ou candidat propriétaire. Le Bruxellois peut-il conserver une brique dans le ventre ? L’immobilier est-il toujours un placement de bon père de famille ? Le droit au logement est-il menacé ? 

Ce sont les questions au cœur du débat de ce vendredi 31 mai à suivre en direct sur BX1 et BX1.be. Michel Geyer nous donne rendez-vous à 18h30 pour une discussion avec Aurélie Czekalski (MR), Josiane Dostie (PTB), Jean-François Thayer (Les Engagés), Nawal Ben Hamou (PS), Pierre-Yves Lux (Ecolo) et Joelle Maison (DéFI), tous candidats à la Région bruxelloise. 

  • Thomas Dufrane a suivi Agnès, récemment expulsée de son logement. Elle décide de vivre en colocation. Reportage à retrouver ci-dessus.

Les prix explosent

Federia, la fédération des agents immobiliers francophones de Belgique, a publié en février dernier son annuel baromètre de locations, pour évaluer la situation des loyers à Bruxelles et en Wallonie. Elle l’annonce noir sur blanc : en 2023, les loyers ont explosé à Bruxelles. Il s’agit d’ailleurs de la seule Région où les prix des loyers augmentent plus vite que l’inflation. Le prix moyen des nouveaux baux entrés en vigueur en 2023 et conclus par l’intermédiaire d’une agence immobilière est de 1249 euros par mois, ou autrement dit une augmentation de 8,6 % sur l’année. 

Leur communiqué de presse précise une hausse importante du loyer moyen de tous types de logement : 

  • 1200 euros pour un appartement 
  • 800 euros pour un studio 
  • 1850 pour une maison mitoyenne 

Logements sociaux : toujours plus de demandes

A Bruxelles, une personne sur deux est éligible pour un logement social. C’est ce que démontre l’enquête Bruxelles Rentière, de Catherine Joie, pour le journal Médor. Elle note que seulement 6 % de la population vit réellement en logement social et paye un loyer adapté à ses revenus. La liste d’attente ne fait qu’augmenter : 55.000 ménages y sont inscrits et le temps d’attente varie entre 10 et 16 ans. 

Le 2 mai passé, la région s’était mise d’accord pour accorder 150 millions d’euros à la société de logements sociaux (SLRB). Elle demandait 300 millions d’euros pour pouvoir assurer les paiements envers ses créanciers. La SLRB devra obtenir les 150 millions restants sur les marchés privés et tout de même réaliser les 8000 logements prévus dans les précédents plans. Elle ne pourrait en réaliser que 6615 au maximum, et ce chiffre pourrait même être revu à la baisse car l’enveloppe est fermée et les prix de la construction ne font qu’augmenter. 3045 logements seront réalisés car les montants sont déjà débloqués. Il continuera donc à en manquer et l’enjeu pèsera sur les discussions de formation du prochain gouvernement. 

Des locataires majoritaires à Bruxelles

D’un autre côté, en Région bruxelloise, 60% de la population loue et souvent à un marché locatif privé non régulé. Nawal Ben Hamou, secrétaire d’Etat au Logement, pour cette législation, affirmait au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles en janvier dernier la volonté de travailler sur un encadrement des prix des loyers. Ce que d’autres partis suivront difficilement. 

La Région devra pourtant s’emparer de cette thématique rapidement. L’OCDE rapportait au parlement bruxellois en février dernier les mesures nécessaires pour faire face à cette “crise aigüe du logement” dans la Région de Bruxelles. L’organisation prônait entre autres une rationalisation des institutions bruxelloises, afin d’améliorer la cohérence et l’efficacité des politiques de logement. 

Un sujet au cœur du débat de ce vendredi 31 mai, en live dès 18h30 en TV, radio et sur le web et à retrouver en replay sur BX1.be. 

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31 mai 2024 - 17h09
Modifié le 03 juin 2024 - 12h48