Les premières consultations budgétaires de David Leisterh fixent l’ampleur du défi à relever

Le chef de file bruxellois du MR, David Leisterh a rencontré mardi ses premiers interlocuteurs invités à dresser un état des lieux en matière budgétaire en Région bruxelloise.

Comme pressenti, la situation de Bruxelles sur ce plan n’incite pas à un optimisme béat. La dégradation de la note accordée à la Région par Standard & Poor’s augure, à politique inchangée, une hausse des charges d’intérêt et par effet de rebond, un risque d’aggravation de la dette.  “On n’en sortira qu’en innovant”, a commenté mardi la tête de liste libérale chargée de déminer le terrain politique en vue de constituer une nouvelle majorité en Région-capitale.

Comme en Wallonie, le MR et Les Engagés sont en processus de rapprochement dans ce contexte. Mais à Bruxelles, cela ne suffit pas pour constituer une majorité, côté francophone. Ces deux formations excluent d’emblée de travailler avec le PTB. Ecolo et DéFI qui ont perdu les élections ne sont pas partants pour s’allier aux deux premiers. Le PS, qui a fait le choix de l’opposition en Wallonie, se tait jusqu’ici dans toutes les langues à Bruxelles.

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Mardi, M. Leisterh a reçu en matinée, au Parlement bruxellois, le directeur de l’agence fédérale de la dette, Jean Deboutte. L’après-midi, il s’est entretenu avec Mark Dehoux, directeur général de la direction Budget et Finances de la Région bruxelloise. La photographie que ceux-ci ont établie fait apparaître que la dette directe de la Région est passée de 3,4 milliards en 2018 à 10,4 milliards en 2023 et qu’elle devrait atteindre 11,5 milliards d’euros à la fin de l’année.  Le déficit budgétaire atteint 1,32 milliard en 2024. Les dépenses atteignent 7,8 milliards; les recettes, 6,5 milliards.  La charge d’intérêts de la dette est passée de 124 milllions en 2018 à 328 millions d’euros.

À politique inchangée, celle-ci devrait dépasser les 800 millions d’euros à l’horizon 2029.  Par ailleurs, les dépenses en RBC n’ont cessé de croître avec, en parallèle, une stagnation des recettes régionales en termes réels ces 10 dernières années. “Je veux un travail le plus détaillé possible, ligne par ligne”, a commenté David Leisterh, en marge de ses rencontres du jour.   Chargé de déminer le terrain politique pour constituer une nouvelle majorité, le chef de file du MR, interrogé sur ce point, estime que l’ensemble de ses interlocuteurs politiques semble conscient du défi financier auquel la Région est confrontée.

◼︎ Explications de Charlotte Verbruggen dans le 8h

Belga

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18 juin 2024 - 18h54
Modifié le 19 juin 2024 - 09h31