Le bulletin d’Alain Maron: l’homme qui respire l’écologie

Le bulletin d’Alain Maron, Ecolo, ministre en charge de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Énergie, de la Propreté publique, de la Démocratie participative, de la Santé et de l’Action sociale.

Analyse Michel Geyer

Note globale

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Action : 37/50

Parfois quelques mots peuvent cacher une réforme d’envergure. Ainsi la déclaration de politique générale ne consacre qu’une poignée de lignes au ramassage des ordures ménagères. Mais Alain Maron en a fait une de ses priorités : rendre le tri obligatoire pour réduire la quantité de déchets filant à l’incinérateur. Cela a perturbé bon nombre de Bruxellois mais la réforme est aujourd’hui appliquée et globalement digérée. Un objectif écolo rencontré, un !

Certes, il manque toujours un centre de biométanisation à Bruxelles (qui sait que les sacs oranges sont transportés dans des camions roulant au Diesel jusqu’à… Ypres et reviennent vides après déversement ?). On n’a par ailleurs pas atteint les dix parcs à containers promis dans l’accord de majorité. Et surtout, trop de rues restent sales à Bruxelles. Le ministre en charge de la propreté perd des points là-dessus.

Sur l’environnement (la compétence qu’il voulait plus que tout) le carnet est rempli. Au grand dam de certains qui se grattent la tête autant que le portefeuille en se demandant comment financer l’isolation de leur habitation (normes PEB obligatoires et interdiction des passoires énergétiques) ou l’achat d’une voiture neuve (normes LEZ renforcées).

Alain Maron aimerait sans doute qu’on pointe certaines avancées environnementales tels que les maillages verts, les pocket parcs qui apparaissent ci et là, ou les fontaines d’eau potables qui se multiplient. A propos d’eau en ville, Maron soutient activement la piscine ouverte Flow ou le futur étang de baignade à Neerpede, même si les riverains et la commune s’en émeuvent. « C’est un beau projet et on en a besoin avec les étés caniculaires » assume-t-il.

On retient aussi un plan pour n’éclairer les bâtiments publics qu’avec de l’électricité renouvelable.

Le covid comme traceur Santé

De tous les ministres, il est certainement l’un des plus sollicités lors de la crise covid. En commission d’enquête du Parlement, ses oreilles chauffent parfois un peu, notamment lorsque certains des auditionnés évoquent « le téléphone qui ne décrochait pas lorsqu’on appelait le cabinet ». Mais au final, Bruxelles vaccine à tour de bras et n’a pas un taux de décès plus important que les autres villes de taille comparable. Les centres de vaccination sont répartis de Woluwe à Molenbeek. « La crise nous a aidés à faire bouger les lignes » dit-on dans son entourage.

Récemment l’écologiste parvient à faire voter le plan Social-Santé attendu depuis dix ans environ. Celui-ci renforce et structure différemment des services tels que l’aide aux assuétudes, la santé mentale, les maisons médicales mais aussi l’aide à domicile ou certains soins palliatifs.

Alain Maron permet aussi la création de salles de consommation de drogues à moindres risques et défend une approche moins répressive des consommateurs de crack en rue, ce que des associations de terrains réclament depuis des années. Par contre, la réforme du secteur des maisons de repos est bloquée, par le secteur privé qui a introduit un recours. Faute de concertation efficace ?

Vision : 19/25

Un écolo pur jus

Un responsable de Bruxelles-Propreté raconte la première visite du Ministre dans un dépôt,  « il était 04h30 du matin et c’était encore la nuit. On l’a vu arriver seul sur son vélo, le plier et demander dans quel coin le ranger avant d’accompagner une tournée de ramassage des sacs blancs ». Alain Maron respire l’écologie, n’a jamais eu de voiture et est fier de raconter qu’il se déplaçait en deux roues bien avant l’essor du vélo.

Cette vision ne plaît pas à tout le monde. Il le sait, lui qui a défendu les couleurs d’Ecolo alors qu’il travaillait pour une organisation de jeunesse réputée proche du PS. Aujourd’hui il fait partie de ceux qui veulent voir l’écologie gagner et s’imposer comme une évidence. Quitte à provoquer la crise – comme en février – et à quitter la table du gouvernement lorsqu’il était question de bâtir sur la friche Josaphat. Nul doute que la base électorale d’Ecolo apprécie. Pour l’électeur indécis ou le jeune ménage qui peine à acheter c’est moins sûr.

Communication : 13/25

Trouver les marqueurs Ecolo

Souvenons-nous, Alain Maron était LA révélation de la législature précédente. Avec l’affaire du Samusocial et la découverte des généreux salaires complémentaires que l’institution offrait à ses dirigeants.

Aujourd’hui, que reste-t-il de l’élan généré par ce député d’opposition ? Rien, ou presque. Ses adversaires (et même certains de ses amis de parti) l’accusent d’être froid et cassant. Si lui jure ne jamais être personnellement agressé, il semble attirer comme un aimant les critiques et injures que suscitent les élus écologistes. L’arrivée de Zakia Khattabi comme tête de liste régionale n’est évidemment pas une promotion. Un de ses anciens collègues glissait « en politique, pour exister, il faut dire NON », et cela, Alain Maron l’a parfaitement intégré. Il s’emploie à l’appliquer dans des dossiers marqueurs tels que les friches, la circulation des voitures polluantes ou les normes d’isolation du bâti.

Une fierté

Un regret

La stratégie Renolution et son alliance est une de mes plus grande fierté. C’était un énorme challenge que de réunir une centaine d’organisations publiques, privées et associatives (administrations, secteur de la construction, banques, …) impliquées dans la stratégie de rénovation du bâti à Bruxelles. Notre objectif commun était simple: relever, ensemble, les défis de la rénovation des bâtiments à Bruxelles. La Renolution, terme qui est d’ailleurs rentré dans les mœurs aujourd’hui, a des résultats déjà visibles sur le terrain. Les Bruxelloises et les Bruxellois rénovent de plus en plus leur logement grâce notamment à l’augmentation de primes Renolution, leur budget, tout comme celui de l’accompagnement des ménages, a doublé depuis le début de la législature. C’est donc une fierté que d’avoir permis de mettre tout cela en route et de continuer à placer la Région bruxelloise à la pointe de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci ont d’ailleurs diminuée de 40% entre 2005 et 2022. La Renolution est en marche et va s’accélérer dans les prochaines années.

Il y a 2 ans, j'ai proposé au Fédéral de mettre en place un plan pour mieux valoriser les infirmières et les infirmiers, en agissant sur 5 axes en même temps, mais je n'ai été que très partiellement entendu. Et aujourd'hui, je constate amèrement comme cette profession ne comprend pas la politique menée par le Fédéral.

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