GoodMove, SmartMove, Métro 3 : retour sur le débat “se déplacer à Bruxelles”

Ce mercredi 5 juin, Michel Geyer recevait Alain Maron (Ecolo), Olivier Rittweger (PTB), David Weytsman (MR), Stéphanie Lange (Les Engagés), Justine Harzé (PS) et Marc Loewenstein (DéFI).  

Se déplacer à Bruxelles : développement du vélo, mailles Good Move et 30 à l’heure généralisé, extension du métro … Quel bilan pour la politique de Mobilité à Bruxelles ? Que peut-on attendre des 5 prochaines années ? Voici le récapitulatif des points abordés sur notre plateau : 

GoodMove

Le plan GoodMove est parfois repris comme le symbole d’une politique de mobilité qui déchire, au sein du parlement mais aussi parmi les citoyens. Quel bilan en tire-t-on et à quoi aspirent les candidats à la région bruxelloise ?

Pour plusieurs partis, le problème tient de l’approche. “GoodMove est mort par manque de mise en œuvre de cette concertation” déclare Justine Harzée : pour le PS, les blocs de bétons et la culpabilisation des citoyens ne sont pas la solution.

Le PTB rejoint cette position. Pour eux, GoodMove c’est aussi du “racket au niveau des places de stationnement”. Les gens ne vont pas abandonner la voiture si les autres offres ne sont pas suffisantes. Cependant, les objectifs d’une meilleure qualité de l’air sont essentiels.

Pour Les Engagés, il faut revoir la méthode et soumettre chaque maille à une consultation populaire en impliquant davantage Bruxelles Mobilité. Il faut garder le cap sur les objectifs de multimodalité, de la limitation de la voiture à Bruxelles et une meilleure qualité de l’air.

Pour le MR, il faut accompagner les Bruxellois et les entreprises au changement, et non pas imposer des politiques de mobilité par la force. Il faut de l’ordre et de la méthode : 50% de la population par quartier doit être consultée et la moitié doit être en faveur. Il faut surtout travailler sur l’offre de transports en commun. David Weytsman n’est pas non plus favorable de re-travailler sur les mailles.

Chez DéFI, “on est d’accord sur les principes mais pas sur la méthode”. Chacun est libre d’utiliser les moyens de transports qu’il ou elle veut. Il ne faut donc pas de statu quo mais sortir des données objectivées dans le cadre de concertation citoyenne. Le parti précise aussi que sur la cinquantène de propositions faisant partie du plan GoodMove, des objectifs sont positifs et réussis.

Enfin, Ecolo est en faveur d’une évaluation et d’une amélioration. Ils accusent le MR, et dans une certaine mesure, le PS et le PTB, de souhaiter en réalité maintenir une place prédominante de la voiture à Bruxelles. Alain Maron rappelle que GoodMove c’est aussi plus d’offre de transports en commun, plus de sites propres, des trottoirs plus larges, de pistes cyclables, une amélioration des nuisances sonores et de la qualité de l’air et que pour cela, il faut réduire la place de la voiture à Bruxelles. 

 

SmartMove

SmartMove, c’est l’autre grand sujet qui fâche autour de la mobilité à Bruxelles. Il s’agit d’une proposition de réformes de taxes de circulation en passant à une taxation basée sur l’usage 

Pour PS, les experts ont démontré que la taxe est socialement injuste. Le parti veut une balise sociale, comme pour la taxation kilométrique. Le PTB s’accorde sur cette injustice sociale. Les alternatives de déplacement ne permettent pas aux citoyens de renoncer à leur voiture. La taxe SmartMove coûte aussi chère à la mise en place et à l’étude. Et enfin, il s’agit pour eux d’une atteinte à la vie privée.

Pour Les Engagés, c’est surtout une fausse bonne idée pour refinancer la région. DéFi souhaite davantage tarifier à l’usage plutôt qu’à la possession mais la condition pour eux est de le faire dans le cadre d’une concertation avec les 3 régions, de supprimer les taxes de mise en circulation et de circulation et de donner des incitants comme pour le co-voiturage. Il est nécessaire de garder l’accès libre à Bruxelles.

Ecolo précise que l’idée du SmartMove est bien de remplacer les taxes existantes par une taxe kilométrique intelligente, pas de les additionner. Enfin, pour le MR, il y a trop de taxes à Bruxelles. Une solution peut en effet être trouvée au niveau fédéral pour remplacer les taxes existantes par une taxe au kilomètre.

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Métro 3

Le chantier du métro 3 fait couler beaucoup d’encre et pour cause, le coût n’a fait qu’augmenter en 15 ans et divise les partis.

Pour le PTB, il faut continuer à investir massivement dans les transports en commun. Dans le cas du métro 3, la confiance a été rompue : une extension à terme avec des sociétés publiques sont envisageables. Le PS considère que le projet reste soutenable et qu’il ne faut pas se perdre dans la question de l’économie : investir dans les transports en commun et dans le métro 3 est un objectif qu’on peut amortir sur 120 ans. Il faut cependant demander une aide au fédéral.

Les Engagés sont aussi favorables à la poursuite de la construction du métro 3, malgré l’explosion des coûts. Beliris et l’Union européenne doivent intervenir dans le financement. Ecolo dénonce le prix tout à fait déraisonnable et exige une interruption des travaux tant qu’une solution de financement public n’a pas été trouvée.

Le MR veut continuer à développer les transports et ce métro : il y a des solutions financières comme un partenariat public/privé (PPP) qui permet d’amortir la dette et d’externaliser les risques. Ecolo, le PS et le PTB s’opposent à un PPP : pour les verts, c’est une dette cachée ! L’opérateur privé va faire payer l’Etat ou les utilisateurs. Il y a aussi un risque de coûts supplémentaires que devra prendre en charge le public. Enfin, pour FI, il faut un financement par le fédéral et l’Europe : le métro est nécessaire ! 

 

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06 juin 2024 - 14h22
Modifié le 06 juin 2024 - 14h52