Procès de l’attentat du Musée juif : Nacer Bendrer nie avoir fourni des armes à Mehdi Nemmouche
Le procès de l’attentat du Musée juif de Belgique a repris ce mardi devant la cour d’assises de Bruxelles. Mehdi Nemmouche a refusé de répondre aux questions alors que Nacer Bendrer a accepté de répondre à l’interrogatoire qui doit durer jusque jeudi.
Le procès avait repris jeudi dernier avec la lecture de l’acte d’accusation, soit l’enquête de près de 180 pages. Les jurés ont désormais connaissance de l’ensemble des faits, des différentes étapes de l’enquête et des résumés des expertises réalisées. La lecture des actes de procédure se poursuit avec celle de l’acte de défense de Mehdi Nemmouche. L’audience a toutefois a connu quelques retards, notamment suite au fait que le document des avocats de Mehdi Nemmouche n’avait pas été envoyé à la partie civile, puis une interrogation sur le deuxième juré.
Ce deuxième juré avait notamment travaillé en 2012 et 2013 avec une des deux juges d’instruction qui ont instruit le dossier de l’attentat du Musée Juif. Vu son travail et son “apparence d’impartialité” qui ne peut être assurée dans ces conditions, le deuxième juré a été récusé et remplacé par le premier juré suppléant. Il s’agit ainsi du deuxième remplacement en trois journées, après le départ d’une jurée en raison d’un problème de garde d’enfant.
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Ce mardi après-midi, l’acte de défense de Mehdi Nemmouche a été lu par la défense. Ce document de 18 pages énonce des éléments de l’enquête à décharge, non-présentés ou sous-représentés dans l’acte d’accusation. Les avocats de Mehdi Nemmouche affirment notamment qu’aucune trace d’ADN ou d’empreinte n’ont été retrouvées sur la porte vitrée à l’entrée du Musée juif de Belgique, ni sur la détente du revolver retrouvé sur Mehdi Nemmouche. Ils affirment également que l’attitude de Mehdi Nemmouche lors de son arrestation ou que l’arrestation de Nacer Bendrer prouvent l’innocence de Mehdi Nemmouche. Ils disent que l’attaque n’est pas “un attentat de l’État Islamique” mais bien “des assassinats ciblés contre des agents du Mossad”.
Nemmouche se tait encore
La cour a ensuite entamé une nouvelle étape : l’interrogatoire des accusés, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer. Mehdi Nemmouche a toutefois annoncé qu’il ne souhaitait pas répondre aux questions. Il a reconnu avoir été en possession de la kalachnikov et du revolver qui ont servi lors de la tuerie au Musée juif au printemps 2014, mais a nié être l’auteur de la tuerie. Il a ensuite fait part de son refus de répondre aux questions de la présidente Laurence Massart. “Étant donné que toutes les personnes qui auraient pu apporter une version aux antipodes de celle de l’accusation ne seront pas entendues, je ne répondrai pas aux questions”, a-t-il déclaré, faisant référence au fait que la cour a refusé l’audition de certains témoins qui était demandée par ses avocats. Nacer Bendrer a, lui, nié avoir fourni des armes à Mehdi Nemmouche avant d’accepter l’interrogatoire.
“Une affaire de stups”
Nacer Bendrer a notamment été interrogé sur sa personnalité puis sur son voyage à Bruxelles en avril 2014. Lorsque Mehdi Nemmouche l’appelle dans la soirée du 9 avril 2014 pour lui demander de venir à Bruxelles parce qu’il a une “affaire” à lui proposer, Nacer Bendrer pensait que cela concernait des stupéfiants, a-t-il affirmé. Nacer Bendrer est arrivé le 10 avril à la gare du Midi, où Mehdi Nemmouche l’attendait. Il avait réservé son billet la veille vers 23h00. Les deux anciens co-détenus n’avaient plus eu de contacts depuis plus d’un an, selon le Marseillais. Mehdi Nemmouche a obtenu son numéro de téléphone via un autre ancien détenu de la prison de Salon-de-Provence, Mounir Attallah, a affirmé Nacer Bendrer.
Nacer Bendrer indique qu’il comptait aussi se renseigner sur une voiture pour le compte d’un ami. Il n’a cependant pas été en mesure de retrouver le garage en question lorsque les enquêteurs l’ont invité à le faire. Quant à son ami, il a nié avoir mandaté Nacer Bendrer pour une telle mission. Selon l’accusé, c’est parce qu’il a pris peur en raison du caractère terroriste du dossier.
Si Nacer Bendrer a, lui, dans un premier temps, caché son voyage à Bruxelles aux enquêteurs, c’est parce qu’il a “paniqué”, selon lui. À la même époque, il a cependant eu la présence d’esprit de demander à son frère si les policiers qui avaient perquisitionné le domicile familial avaient emporté des choses qui se trouvaient dans sa chambre, lui a fait remarquer la présidente de la cour. L’accusé, après avoir nié au début de l’enquête, finira par reconnaître que Mehdi Nemmouche lui a demandé une kalachnikov lors de son séjour bruxellois. Ce qu’il a confirmé lors de son interrogatoire mardi après-midi.
L’interrogatoire de Nacer Bendrer se terminera ce mercredi, alors que Mehdi Nemmouche a une nouvelle fois confirmé en fin de séance qu’il ne souhaitait pas s’exprimer.
Dans ce procès, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français âgés de 33 et 30 ans, sont accusés d’être auteurs ou co-auteurs de l’attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles. L’attentat avait coûté la vie à quatre personnes : Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole du musée, et Alexandre Strens, un employé du musée.
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Charles Carpreau et Yannick Vangansbeek.
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17h10 – L’audience se clôture
L’audience se termine pour ce mardi. L’interrogatoire de Nacer Bendrer reprendra ce mercredi, alors que Mehdi Nemmouche a confirmé qu’il ne parlera pas. La dernière demande émane du procureur fédéral qui pointe une incohérence sur la demande de la défense de Mehdi Nemmouche de diffuser un reportage de la RTBF sur l’enquête alors que les jurés ne peuvent pas trop lire la presse. Me Courtoy réagit en affirmant que cette demande du procureur fédéral est faite pour “cacher les liens du Mossad” avec l’enquête. La présidente de la cour d’assises précise qu’une décision sur cette demande interviendra plus tard.
17h05 – Un doigt coupé au sécateur
Toujours selon le témoin, ce dernier affirme que Nacer Bendrer aurait “coupé le doigt d’un homme au sécateur”, ou qu’il menaçait le témoin de représailles. Nacer Bendrer s’interroge sur les paroles de ce témoin et dit qu’il a bénéficié d’un non-lieu autour de cette affaire de doigt coupé. “Il m’a accusé de tout. De trafic de stupéfiants, de radicalisation,…”, s’énerve-t-il. “J’étais en isolement. Comment je pouvais donner des ordres jusque Marseille pour gérer les prétendues affaires qu’on me prête”, demande-t-il.
17h00 – Bendrer accusé de radicalisation
Sur les déclarations d’un témoin, qui affirme que Nacer Bendrer s’est radicalisé en prison, qu’il parlait beaucoup de la Syrie ou qu’il avait des armes, Nacer Bendrer nie. “Je ne sais pas pourquoi cet homme dit ça. Je n’ai jamais parlé de religion ou d’armes avec lui”, dit-il. L’accusé affirme également qu’il n’est pas fournisseur d’armes.
16h53 – Une écoute suspecte
Le 13 avril 2014, Mounir Attalah a reçu des appels venant d’une plateforme en Belgique permettant de recevoir des appels venus de cartes SIM prépayées. Nacer Bendrer dit ne pas être au courant.
Selon la présidente de la cour d’assises, une écoute téléphonique de mai 2015 révèle qu’un Oussama explique qu’un certain “Nacer le Marseillais” aurait fourni “la marchandise à Mehdi Nemmouche”, “celui qui est rentré chez les juifs à Bruxelles”. Nacer Bendrer répond qu’il ne connaît pas ce Ousssama.
16h48 – “Concentré sur mon permis”
Nacer Bendrer affirme que Mehdi Nemmouche ne lui a pas indiqué à quoi allait servir cette kalachnikov. L’accusé dit également qu’il n’a pas posé la question à son compère. Il dit qu’il n’a rien fait ensuite. “Je m’en foutais. (…) Je me suis concentré sur mon permis”, explique Bendrer, qui affirme qu’il a passé son permis auto en mai 2014 et son permis moto en juillet 2014.
Concernant les près de 300 appels de Mehdi Nemmouche sur le téléphone de Nacer Bendrer, l’accusé affirme : “Je ne l’ai jamais appelé de ma vie. Il me harcelait. Je m’en foutais”.
16h45 – Une demande de Kalachnikov
Nacer Bendrer continue sur sa rencontre avec Mehdi Nemmouche à Bruxelles. “On a été boire un verre puis il m’a emmené chez lui à Molenbeek”, explique Nacer Bendrer. “Il m’a dit qu’il cherchait une kalachnikov. Je ne sais pas s’il savait que je pouvais lui fournir ça”, affirme-t-il.
Nacer Bendrer dit qu’avant qu’il n’avait pas livré de kalachnikov pour d’autres. La présidente de la cour d’assises s’interroge sur le fait que Mehdi Nemmouche l’a appelé pour obtenir une kalachnikov, plus de deux ans après leur dernière rencontre en prison. “Je ne sais pas”, dit l’accusé.
“J’ai répondu que j’allais voir”, raconte encore Bendrer concernant cette kalachnikov. “Il m’a dit qu’il voulait me payer. (…) Je me disais que je pourrais en trouver à Marseille, dans les quartiers.”
16h40 – Des stupéfiants à Bruxelles ?
Selon Nacer Bendrer, l’affaire que voulait proposer Mehdi Nemmouche concernait “des stupéfiants”, “acheter des stupéfiants”, explique-t-il. “J’avais pas d’argent mais je pensais que c’était une affaire, voilà”, dit l’accusé. “Si c’était une bonne affaire, j’avais des connaissances pour me donner l’argent”, affirme-t-il. “J’ai des connaissances dans le milieu des stups et des voitures”, explique Nacer Bendrer. “Et des armes ?”, dit la présidente. “Non, je les ai justes gardées”, répond Bendrer. “Certains gardent des enfants et vous, vous gardez des armes”, ironise la présidente face à un accusé qui ne sait plus quoi dire.
Pour revenir à la réservation de billets pour Bruxelles, Nacer Bendrer explique que sa compagne a réservé les billets pour lui, et que le premier voyage était au matin.
La présidente de la cour d’assises s’étonne sur le fait que les téléphones qu’il avait sur lui ne sont pas accessibles lors de ce voyage vers Bruxelles. Il affirme qu’il les a laissés à un ami vu que les cartes SIM prépayées ne pouvaient pas fonctionner en Belgique et que Mehdi Nemmouche l’attendait de toute manière à Bruxelles-Midi.
16h30 – Le voyage de Nacer Bendrer à Bruxelles
L’audience reprend. La présidente de la cour d’assises revient sur le voyage de Nacer Bendrer du 10 au 11 avril 2014 à Bruxelles. Il n’a pas déclaré ce voyage aux enquêteurs en France, il dit qu’il avait “paniqué”, et qu’il a dit “n’importe quoi”. L’accusé dit que la voiture qu’il doit rapatrier de Bruxelles à Marseille n’est “pas un mensonge”, malgré les propos divergents d’un ami. “Il a eu peur”, affirme Nacer Bendrer. “Il n’a pas reconnu qu’on a fait des affaires dans les voitures alors qu’on en a faites”.
Sur le garage belge, introuvable, Nacer Bendrer dit qu’il n’arrivait pas à se situer dans les rues de Bruxelles et qu’il avait été à pied dans le garage et à l’appartement de Mehdi Nemmouche. “Je n’arrivais pas à me repérer en voiture”, affirme l’accusé.
Il confirme être venu à Bruxelles pour voir Nemmouche. Sur le fait qu’il a pris un billet “dans la précipitation” pour Bruxelles, Nacer Bendrer dit que Nemmouche lui a “proposé une affaire”, deux heures avant d’acheter les billets pour la Belgique. “C’était une affaire illicite”, avoue-t-il. “Je ne sais pas pourquoi il m’a contacté”, lâche-t-il.
15h55 – L’expertise psychiatrique de Bendrer
Selon l’expertise psychiatrique, Nacer Bendrer est décrit comme “vigoureux”, “énergique”. Il se décrit comme normal. La présidente précise qu’il était plus “déprimé” en prison. Nacer Bendrer se montre plus irrité et affirme qu’il a été traité “comme un pédophile”, “en isolement 24 heures sur 24” et dit qu’il n’est “pas un terroriste”.
Nacer Bendrer estime que cette expertise s’est déroulée très rapidement : “Ce n’est pas comme dehors, quand on vous voit dix fois. Ici, c’était juste 30, 45 minutes et l’expert pense vous connaître”.
La séance est suspendue après ces questions sur la personnalité de Nacer Bendrer et reprend quinze minutes plus tard.
15h50 – Bendrer et ses numéros
Par rapport au fait que Nacer Bendrer n’était quasiment pas joignable et changeait “tout le temps” de numéro de téléphone, l’accusé explique qu’il ne voulait pas que sa compagne le surprenne avec une autre fille.
15h47 – L’arrestation de Bendrer
Concernant sa vie en 2014, Nacer Bendrer explique qu’il travaillait notamment au noir dans un snack, ce que la présidente dit ignorer. Il affirme également qu’il logeait chez des amis, ça et là, mais qu’il était toujours domicilié chez ses parents.
Concernant son arrestation en décembre 2016 dans un “pavillon nourrice”, Nacer Bendrer affirme qu’il gardait les armes retrouvées pour un ami, un certain Yoann, et qu’il restait dans cette villa “car il y avait un jacuzzi” et c’était pour lui l’occasion “de profiter avec (sa) copine”. La présidente de la cour d’assises précise qu’on n’a pas retrouvé de vêtements mais des armes chargées et des gilets pare-balles. “Je connaissais rien de tout ça”, dit Nacer Bendrer. “Je ne connais rien dans les armes. Je gardais juste cet appartement comme un service”, ajoute-t-il. La présidente précise qu’une licence de ball-trap pour son frère a été retrouvée sous la plaque de cuisson de la cuisine de ce pavillon. Nacer Bendrer affirme qu’il avait dû “le prendre et le laisser dans le tiroir” sous la plaque.
15h40 – La “sincérité” de Bendrer
Nacer Bendrer doit s’expliquer sur l’assignation à résidence qu’il n’a pas respecté après sa libération sous conditions en 2016. “Je n’ai jamais raté un pointage, mais j’ai été dans un autre arrondissement parce que je voulais voir mon avocat. J’ai été contrôlé à ce moment-là”, explique-t-il.
“Est-ce qu’on doit vous croire quand vous parlez devant la cour d’assises maintenant ?”, demande la présidente de la cour d’assises. “Oui”, répond Nacer Bendrer. Mais dans une conversation téléphonique avec une amie, le 23 novembre 2014, Nacer Bendrer dit qu’il n’aime pas “être sincère”. “En fait, j’ai une copine, c’est pour ça que je me suis caché”, affirme l’accusé.
15h37 – Le permis de conduire
La présidente revient sur la jeunesse de Nacer Bendrer. Il affirme qu’il a fait “des conneries” quand il était jeune. Il a notamment été pris pour des faits de vol ou conduite sans permis dès ses 16 ans. Il explique avoir eu “son permis de conduire tout de suite”. “Parce que vous avez beaucoup conduit”, ironise la présidente. “J’ai révisé. Le code, c’est pas de la pratique“, répond sèchement Nacer Bendrer. La présidente affirme que face aux enquêteurs, Nacer Bendrer a affirmé qu’il a mis “toute son énergie” pour avoir son permis lors du printemps 2014. L’accusé répond face à la cour qu’il a voulu se mettre “en règle”.
15h33 – Radicalisation en prison
La présidente de la cour d’assises revient sur l’organigramme “de radicalisation” réalisé par la direction de la prison de Salon-de-Provence, et dans lequel Nacer Bendrer était sous Mehdi Nemmouche. Nacer Bendrer dit qu’il ne connaît pas les personnes sur l’organigramme. Il affirme qu’il ne voyait pas de phénomène de radicalisation dans la prison. “Une personne qui prie, ce n’est pas une personne qui est radicalisée”, dit Nacer Bendrer. “Je ne juge pas les gens, moi. Je n’ai pas vu de signe de radicalisation en prison”.
15h30 – La rencontre entre Bendrer et Nemmouche
Nacer Bendrer dit qu’il n’était pas au courant de la venue de Mehdi Nemmouche à Marseille au printemps 2014. Il dit qu’il a connu Mehdi Nemmouche à la prison de Salon-de-Provence : “À notre rencontre ? C’était un co-détenu, c’était une personne normale. Je ne l’ai pas trouvé bavard”. Nacer Bendrer estime que Mehdi Nemmouche “avait l’air social”. Ils sont restés dans la même aile durant trois mois. “On se voyait ensuite en promenade, pour les activités. Tout le monde se voit pendant les activités”, explique Nacer Bendrer. “Il a changé, il avait une barbe ensuite mais à part ça, rien”, explique-t-il encore.
La présidente de la cour d’assises revient sur l’arrivée de Mounir Attallah en prison. “On se côtoyait, on parlait”, explique Nacer Bendrer à propos de leur relation à trois. “Je suis sorti de prison à 23 ans, j’ai évolué en maturité”, dit Nacer Bendrer. “Rien d’autre ?”, demande la présidente. Nacer Bendrer ne répond pas.
15h23 – Mehdi Nemmouche refuse de parler
“Dans un premier temps, je ne veux pas m’exprimer. Je ne suis pas en mesure de me défendre convenablement vu que la liste des témoins que nous avons demandée a été quasiment totalement expurgée”, dit Mehdi Nemmouche à la présidente de la cour d’assises. Mehdi Nemmouche confirme qu’il ne souhaite pas répondre aux questions de la cour. Nacer Bendrer accepte pour sa part.
15h22 – Les questions aux accusés
Les premières questions émanent de la présidente de la cour d’assises à l’adresse de Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer :
– “Reconnaissez-vous avoir tiré avec deux armes à feu sur quatre personnes le 24 mars 2014 ?” – Mehdi Nemmouche : “Non”
– “Reconnaissez-vous avoir été porteur d’une Kalachnikov avec des munitions, au printemps 2014 ?” – Mehdi Nemmouche : “Oui”
– “Reconnaissez-vous avoir été porteur d’un revolver P38 (spécial, précise Nemmouche) avec des munitions, au printemps 2014 ?” – Mehdi Nemmouche : “Oui”
– “Reconnaissez-vous avoir fourni un revolver et une Kalachnikov à Mr Nemmouche ?” – Nacer Bendrer : “Non”
15h15 – L’interrogatoire des accusés débute
L’interrogatoire de Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer peut commencer ce mardi après-midi. Cet interrogatoire est très attendu vu que les deux accusés ont refusé plusieurs fois de répondre aux enquêteurs depuis leur arrestation.
15h12 – Les accusés discutent
Durant la lecture de l’acte de défense, Mehdi Nemmouche est resté quasiment impassible, regardant surtout les visages des procureurs ou des jurés. Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer discutent désormais en aparté avec leurs avocat. Mehdi Nemmouche est très souvent en discussion avec Me Courtoy depuis la fin de la lecture de l’acte de défense.
15h05 – L’avocat d’Unia répond à la défense
Concernant l’acte de défense, Me Marchand, avocat pour Unia, dénonce “une tentative grossière de manipulation du dossier”. Il revient sur le cas des ADN mixtes retrouvés : “Un expert dit qu’il n’est scientifiquement pas possible de dire s’il y a une trace de Nemmouche ou non”. L’avocat conclut : “Ce sera comme ça durant tout le procès : la défense va tenter de vous faire avaler des couleuvres”.
15h00 – L’avocat de Nacer Bendrer réplique
L’avocat de Nacer Bendrer, Me Blot, se permet un commentaire suite aux accusations de la défense de Mehdi Nemmouche. “Il n’y a pas d’accord entre le parquet et la défense de Nacer Bendrer, et il n’y en a jamais eu”, explique Me Blot. L’avocat affirme encore que les accusations sont “fantaisistes”. Il affirme qu’il n’y jamais eu d’arrangement concernant une affaire d’assassinat à Marseille, car “il n’y a jamais eu d’affaire d’assassinat”, ni “aucune charge retenue contre Mr Bendrer”
14h57 – Une nouvelle maison suspecte
Me Courtoy, avocat de Mehdi Nemmouche, affirme encore qu’une maison a été louée “sous un faux nom pendant deux mois” à 20 mètres du Musée juif de Belgique avant l’attentat. Il demande que les jurés puissent se rendre sur place et voir cette maison. La présidente de la cour d’assises note ce point et décidera plus tard si cette visite se fera.
14h48 – Des reportages TV pendant l’audience
Après la lecture de l’acte de défense, Me Courtoy, avocat de Mehdi Nemmouche, demande que soit diffusée en audience public l’émission “Devoir d’enquête”, réalisée par la RTBF et concernant l’enquête de l’attentat du Musée juif. Selon Me Courtoy, cette émission montre “le conseil des époux Riva confirmer qu’ils travaillent pour le Mossad… comme comptables”. Me Courtoy affirme qu’un autre conseil des victimes israéliennes l’annonce également dans un JT de RTL-TVi. L’avocat demande également le visionnage de cette séquence.
14h45 – Les journalistes français otages en Syrie
La défense de Mehdi Nemmouche estime enfin que la question de savoir si Mehdi Nemmouche a été le geôlier de journalistes français otages en Syrie “n’a rien à faire dans ce procès”. “On se demande si ces journalistes diront toute la vérité”, dit Me Laquay. C’est sur ces questionnements autour des témoignages de ces journalistes français que se termine la lecture de l’acte de défense. Les avocats de Mehdi Nemmouche estiment que la question des otages en Syrie concerne un autre procès, en France.
14h42 – L’arrestation de Nacer Bendrer
La défense de Mehdi Nemmouche s’interroge également sur l’arrestation puis la libération un an plus tard de Nacer Bendrer, également accusé dans ce procès. Les avocats affirment que Nacer Bendrer n’a été arrêté que “pour soutirer des informations” sur Nemmouche et “faire prétendre que Nemmouche était l’auteur” de l’attentat. La défense affirme encore que si leur client voulait obtenir des armes, il “n’aurait pas été à Marseille” pour que Bendrer lui en fournisse, mais aurait pu en trouver “à Molenbeek”.
14h35 – Une photo truquée ?
Selon la défense, la cinquième preuve est une photo montrée à deux anciennes connaissances de Mehdi Nemmouche. La défense affirme que la photo est en fait truquée et a été redessinée, montrant notamment un visage “retravaillé de moitié”, sans lunettes de soleil, alors que le tueur avait des lunettes de soleil, selon les images de vidéosurveillance du Musée juif de Belgique.
La défense s’interroge également sur le fait que l’inspecteur qui a ajouté cette photo au dossier ainsi que plusieurs autres enquêteurs ne seront pas entendus lors de ce procès. Elle estime que ces faits confirment que “cette tuerie n’est pas un attentat de l’Etat Islamique” mais “des assassinats ciblés d’agents du Mossad”.
La défense refuse également les images du repérage effectué la veille des faits au Musée juif de Belgique et affirme que certains témoins sont “des mythomanes”.
14h30 – L’attitude de Mehdi Nemmouche
Selon la défense, l’attitude de Mehdi Nemmouche lors de son arrestation dans un bus Eurolines à Marseille confirme que l’homme n’était pas le tireur “surentraîné” montré sur les images de vidéosurveillance du Musée juif. “Le parquet fédéral aura beau fabriquer des fausses preuves, personne ne fera croire que le tueur surentraîné du Musée juif est le même que celui arrêté dans le bus à Marseille”, affirment les avocats. La défense affirme que le vrai tueur aurait “tiré ses 600 cartouches et 300 munitions pour se frayer un chemin et assurer sa fuite” lors de son arrestation à Marseille. “Cela prouve que Mehdi Nemmouche est loin d’être un terroriste islamiste. Il a été piégé et victime d’une fausse revendication”, affirme la défense
14h19 – La théorie du revolver bloqué
Selon la défense de Mehdi Nemmouche, la troisième preuve concerne le revolver. Celui-ci n’a plus fonctionné après quelques tirs testés par la police française, et n’a donc pu permettre de tir de référence. Les tirs de référence n’ont pu être réalisés par la police belge qu’après une réparation complète du revolver. La défense affirme que Nemmouche ne savait pas que le revolver était défectueux. Elle affirme donc que si Nemmouche savait que le revolver était défectueux, il n’aurait pas pris ce revolver mais aurait plutôt gardé la kalachnikov près de lui pour se défendre. Une autre preuve “plus claire” sera révélée plus tard durant le procès, ajoute la défense, qui affirme qu’elle ne souhaite pas que la police change sa version lors de son témoignage devant la cour d’assises.
14h10 – Pas d’ADN sur la détente du revolver
Selon Me Laquay, l’avocat de Mehdi Nemmouche, l’ADN de Mehdi Nemmouche aurait dû être retrouvé sur la détente et la crosse du revolver qui a été utilisé à six reprises lors de l’attentat du Musée juif de Belgique, le 24 mai 2014. Or, aucune trace d’ADN et aucune empreinte n’ont été retrouvées, explique l’avocat. Il affirme que Mehdi Nemmouche n’a pas touché à la détente du revolver et ne peut donc pas être le tueur du Musée juif. L’avocat ajoute que Mehdi Nemmouche estime avoir été piégé et a reçu un sac d’armes, et ce n’est qu’en l’ouvrant qu’il a découvert les armes. L’avocat explique les traces d’ADN sur la détente de la Kalachnikov par le fait que ce dernier a vérifié que la Kalachnikov ne montrait pas de risque avant d’être rangée dans le sac.
13h55 – Pas d’ADN de Mehdi Nemmouche sur la porte
Selon Me Laquay, les enquêteurs ont prélevé à plusieurs reprises de l’ADN sur la porte vitrée à l’entrée du Musée juif de Belgique entre le 24 et le 27 mai 2014, les jours suivant l’attentat, après un visionnage des images de vidéosurveillance. Ces images montrent que le tueur a touché la poignée de porte et trois endroits de la porte avec ses mains. Aucune trace d’ADN de Mehdi Nemmouche n’a toutefois été retrouvée sur la porte. Aucune empreinte de Mehdi Nemmouche n’a été retrouvée non plus. Selon l’avocat, cela confirme que Mehdi Nemmouche n’est pas le tueur et qu’il s’agit d’une personne non-identifiée. Il réclame l’acquittement auprès du jury.
13h45 – “Mehdi Nemmouche n’est pas le tueur”
Me Laquay s’occupe de la lecture de l’acte de défense. “Mehdi Nemmouche n’est pas l’homme qui a appuyé sur la détente le 24 mai 2014, nous en avons les preuves”, explique l’avocat. “Toutes les preuves” de la défense ne seront pas dévoilées ce jour, affirme Me Laquay. Mais aussi durant les auditions des enquêteurs, et lors des plaidoiries finales, explique l’avocat. Les avocats ne veulent pas que les témoins adaptent leurs réponses s’ils dévoilent directement leurs “preuves”.
13h40 – L’audience reprend
Place cet après-midi à la lecture de l’acte de défense de Mehdi Nemmouche qui fait 18 pages. Cela devrait donc durer un peu moins d’une heure. Suivront les interrogatoires des accusés Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer.
12h00 – La séance est de nouveau suspendue
La présidente de la cour d’assises annonce la suspension de la séance pour le temps de midi. L’audience reprendra avec la lecture de l’acte de défense de Mehdi Nemmouche à 13h30.
11h55 – Le deuxième juré est récusé
Après plus de 1h30 de délibération, la cour rend sa décision quant au sort du deuxième juré. Vu son travail en 2012 et 2013 avec une des juges d’instruction qui a instruit le dossier du procès de l’attentat du Musée juif, le deuxième juré est récusé, annonce la présidente de la cour d’assises. Le juré aurait notamment travaillé avec une enquête de 2013 versée au dossier. Son “apparence d’impartialité” n’est pas assurée suite à ces découvertes. Le 2e juré est donc remplacé un juré suppléant. Il s’agit du deuxième juré remplacé en seulement trois jours.
10h15 – Une demande de récusation pour le 2e juré
Après une suspension de séance de vingt minutes, les différentes parties ont été interrogées concernant le cas de ce 2e juré. Les procureurs se disent “contraints” de demander la récusation de ce juré, tout comme les avocats de Nacer Bendrer, estimant que le juré n’aura plus “l’apparence d’impartialité” qui lui est demandé vu son précédent travail avec un témoin de ce procès. La défense de Mehdi Nemmouche et la partie civile, de leur côté, ne s’opposent pas à la présence de ce deuxième juré. La cour se retire à nouveau pour examiner ces demandes.
9h43 – Rebondissement dans le jury
Un e-mail de la greffière en chef du tribunal envoyé ce lundi soir à la présidente de la cour d’assises indique que le 2e juré a travaillé en tant que greffier assumé puis employé au tribunal de Bruxelles de 2008 à 2013. Il a notamment travaillé pour un juge d’instruction qui sera entendu comme témoin durant ce procès. La présidente de la cour d’assises demande à la défense et à la partie civile si cette nouvelle information peut bouleverser le jury. Il s’agirait de la deuxième défection au sein du jury en quelques jours.
9h35 – Le procès commence
Le procès peut commencer : la présidente de la cour d’assises Laurence Massart est entrée das la salle d’audience. Les accusés peuvent également entrer dans leur box.
9h27 – Toujours dans l’attente
Me Laquay, avocat de Mehdi Nemmouche, ne souhaite pas dire si son client parlera ou non ce mardi. Il indique que l’acte de défense de Mehdi Nemmouche fait 18 pages. L’avocat de Nacer Bendrer par contre ne lira pas d’acte de défense pour son client.
9h05 – Les avocats arrivent
Le procès n’a pas encore repris : les avocats de la partie civile arrivent au compte-gouttes, tandis que les avocats de la défense ne sont pas encore présents.
8h38 – Premiers mouvements
Les deux accusés sont arrivés dans un véhicule blindé, escorté par plusieurs véhicules de police, vers 8h00. Avant l’ouverture du procès, les caméras et policiers sont aussi nombreux. Cette première journée d’interrogatoire est l’un des moments forts du procès.
8h15 – Le procès va reprendre
Après les deux jours de lecture de l’acte d’accusation, le procès de l’attentat du Musée juif, qui a coûté la vie à quatre personnes le 24 mai 2014, reprend ce mardi dès 9h00 à la cour d’assises de Bruxelles. Les deux accusés, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, vont dès ce mardi, et pour trois jours, être entendus par les avocats de la partie civile et de la défense. Leur interrogatoire est très attendu, vu que les deux hommes ont longtemps refusé de répondre aux questions des enquêteurs lors de leurs diverses auditions.
Grégory Ienco, avec Belga – Photo : Belga/Igor Preys et Belga/Pool Frédéric Sierakowski, Emmanuel Dunand et François Lenoir